• A l’entrée du site, des femmes travaillent durement la terre, surveillées par un homme qui les houspille parce qu’elles veulent engager la conversation avec nous.

    Dans les sites romains, il faut faire attention où on met les pieds, il y a des trous un peu partout. Un jour, je ne sais plus si c’est dans ce site ou un autre, Ali, notre guide, se pencha au-dessus d’un trou assez profond et dit « C’est ici qu’un guide est tombé il y a quelques mois ». Plus personne ne parlait. Je regardai mes pieds, me demandant si je n’allais pas tomber aussi dans un trou. Ali ajouta « Et il y est encore » et il ne dit plus rien pendant un moment. « Je vais essayer de descendre pour voir si je peux le remonter »… Et tout-à-coup, il extirpa du trou … un guide, le guide Evasion Tunisie (Hachette) qui nous avait été offert par Arts et vie. « Je vais l’envoyer à la dame, je sais qui c’est ». Ouf !

    L’originalité de cette ville romaine c’est que les maisons sont construites sur deux niveaux, le rez-de-chaussée étant habité pendant les mois frais et le sous-sol pendant les jours torrides. Ils avaient déjà inventé la clim grâce à un système de citernes  qui permettaient de faire circuler l'eau et, grâce à l'évaporation, de dispenser une fraîcheur agréable. Du rez-de-chaussée, il ne reste pratiquement rien mais les salles du sous-sol ont gardé de magnifiques mosaïques. Celles-ci sont souvent couvertes de poussière mais une giclée d’eau révèle tout l’éclat des couleurs. La plupart des mosaïques ont été transférées au musée du Bardo. Celles qui restent garderont-elles toutes leurs tesselles ? les visiteurs marchent parfois dessus et surtout, les variations de température risquent de les faire éclater.

    Nous visitons d’abord la maison du Trésor puis la maison de la Chasse, la maison de la Pêche, la maison de Vénus marine (appelée aussi maison d’Amphitrite.

    Les pièces sont disposées autour d’un puits de lumière. Des tubes cylindriques servent pour l’aération et le coffrage.

    Nous nous dirigeons ensuite vers le théâtre romain. Nous demandons à Ali de chanter pour tester l’acoustique de l’édifice. Il ne veut pas mais déclame une histoire, une histoire pour instits… La maîtresse demande à l’élève de conjuguer le verbe « marcher » « Je marche…. Tu ….marches…. l’élève hésite de plus en plus : il …. Il … marche. « Va plus vite » dit la maîtresse, énervée… « Nous courons, vous courez, ils courent » dit l’élève à toute vitesse.

    Acoustique parfaite dans ce théâtre.

    La visite se termine par les thermes. Et ensuite, passage au restaurant : brick à l’œuf, marcassin avec du riz, fraises. Un régal !

    Bulla Regia (10)

    Bulla Regia (11)

     

     

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    la maison de la chasse

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    la maison de la Venus marine

     

    Bulla RegiaBulla Regia (2)

    Bulla Regia (3)

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    tuyaux d'aération ou de coffrage

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    une statue à tête amovible...

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    le théâtre

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    mosaïque d'ours au théâtre

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    publicité pour les organisateurs de théaâtre

    Bulla Regia (13)

     

    Bulla Regia (12)


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  • Nous continuons notre route vers Tabarka en passant par Bizerte, le cap Blanc (pointe septentrionale de l’Afrique du nord), Sedjenane.

    Nous arrivons à Sedjenane où l’ancienne gare est squattée par les cigognes et cigogneaux dans le nid. Puis nous faisons un arrêt sur le bord de la route pour acheter des poteries aux femmes berbères vêtues d’habits aux couleurs vives. Ces poteries sont faites à base de colombins, elles sèchent pendant plusieurs jours, les femmes lissent la terre avec une coquille d’œuf qu’elles enfilent sur le doigt. Les poteries sont ensuite mises à cuire. Le rouge c’est la couleur de la terre, le noir est teinté à la feuille de lentisque. Il y avait là des pots, des assiettes, des petites figurines naïves, chats, chouettes. J’aime beaucoup cette petite bonne femme et ce plat que j'ai achetés … Le plat porte des traces de fumée, a une petite fente, c'est émouvant de penser que je garde le fruit du travail de ces femmes et non pas d'une machine.

    Entre Sedjenane et Tabarka, nous voyons des chênes-liège à parte de vue (100 000 ha). Ils sont cultivés pour le liège sur un sol siliceux à une altitude de 600 m. 

    Dans les champs, les bergers gardent les moutons, sur le bord de la route, des gens vendent du miel, du smen (beurre clarifié (cuit), des pignons de pin d’Alep. Les pignons de pin entrent dans la confection de l’assida, plat préparé à l’occasion du mouled (anniversaire de la naissance de Mohamed) et de la naissance des enfants. Maintenant le pin d’Alep est écrasé et cuit, on ajoute de la crème et pour décorer on met des noisettes, des amandes broyées, des pignons de pin.

    Nous faisons une petite promenade au bord de la route, la végétation est dense : chênes liège, chênes zen, chênes kermès, arbousiers, cistes…

    Voilà encore une bonne journée de visites (partis de Tunis à 7 h 30, nous arrivons à l’hôtel de Tabarka à 19h (250 km)

    Les berbères habitent  dans tout le Maghreb et en Mauritanie. L’appelation « berbère » date du 14 è siècle. Les Egyptiens les appelaient « libous », les Grecs « Lybiens », les Romains « Africanus » et « Maures ».

    Mais le vrai nom est Amazigh (homme libre). C’étaient des cavaliers numides dans l’armée carthaginoise et des cavaliers auxiliaires dans l’armée romaine, puis cavaliers maures dans l’armée musulmane.

    La conquête arabe a longtemps été freinée par les Berbères. Les Berbères étaient bilingues (le berbère et la langue de l’occupant). On ne connaît pas vraiment l’origine des Berbères. Ils représentent 1% de la population tunisienne. Ils se sont retirés dans des régions difficiles : Matmata, Chenini, Tataouine.

     

    le port de Bizerte

    Bizerte

    les cigognes de Sedjenane

    cigognescigognes (5)

    le cap Blanc

    Cap blanc

    P1170421

    Potières Berbères à Sedjenane

    Sedjenane poteries (2)

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    les aiguilles de Tabarka

    Tabarka


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  • Nous continuons notre voyage sur la côte nord de la Tunisie et nous visitons le joli port de Ghar-el-Melh (le trou du sel" car il y avait autrefois des salines.) Le port fut une base pour les corsaires. Le fort turc Borj Lazarit a servi ensuite de prison puis d'habitation.

     

    Ghar-el-Melh

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    une seiche de belle taille

    seiche

     

    le fort turc

    fort turc

    fort turc (3)

    au plafond, des tubes (aération ?)

    fort turc (5)


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  • Troisième journée de voyage : nous quittons Tunis pour nous diriger vers la côte nord.

    La route qui relie Tunis à Bizerte traverse la plaine de la rivière Medjerda (seule rivière qui a de l’eau toute l’année), qui était le grenier à blé de la Rome antique. Cette rivière prend sa source en Algérie, traverse la Tunisie sur 400 km et se jette dans la mer près d’Utique. Elle a changé de cours, ce qui causé l’envasement du golfe. Le port phénicien puis punique se trouve donc maintenant à l’intérieur des terres.

    Utique signifie « ville ancienne » au contraire de Carthage qui signifie « ville nouvelle ».

    Nous avons d’abord visité un petit musée (statue d’Hercule, des amphores, autel dédié à  Cybèle…) près duquel se trouve un bassin (à sec) dont le fond est décoré de mosaïques de poissons.

    Les maisons d’habitations romaines ont été construites sur les ruines de la nécropole punique. Elles sont bordées de rues (decumanus et cardo maximus).

    La maison de la cascade se trouve un peu plus loin. Le sol est couvert de mosaïques et de dallages en marbre de plusieurs couleurs (opus sectile) ou avec des petites briquettes posées debout par 3 (opus figlinum) eu en chevrons (opus signinum)

    je ne suis pas certaine des noms des pavements. Si quelqu'un peut me corriger...

    P1170388

    l'atrium

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    le bassin aux poissons et Neptune

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    Hercule

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    rue entourant les maisons (decumanus est-ouest, cardo maximus sud-nord)

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    P1170395

    opus sectile

     

    P1170398

    opus signinum

     

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    opus figlinum

     

    Utique

    la maison de la cascade

     

     

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  • L’aqueduc fait 130 km de long et a été construit au II è siècle après Jésus-Christ. Par endroits, la conduite est

    suspendue. L’aqueduc est construit en pierre et béton romain. Une partie a été restaurée et consolidée par des contreforts. La partie souterraine est encore en service et dessert Zaghouan et les villages alentour. Il est relayé par une conduite moderne pour alimenter Tunis.

    Près de Carthage, les 15 citernes de la Malga aprovisionnaient la ville en l’eau acheminée par l’aqueduc de Zaghouan.

    Dans son roman « Salammbô », Flaubert raconte que les mercenaires crèvent les canalisations pour priver d’eau les Carthaginois. C’est une erreur car l’aqueduc n’existait pas encore. 

    Je vous invite à aller voir l'article d'Ali, beaucoup plus documenté que celui-ci link

    P1160944

    P1160960

    l'aqueduc 

    citernes de la Malga près de Carthage (8)

    citernes de la Malga près de Carthage (9)

    citernes de la Malga près de Carthage (15)

    citernes de la Malga près de Carthage (16)

    citernes de la Malga près de Carthage (4)

    citernes de la Malga près de Carthage (7)

     

    lzs citernes de la Malga

     




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