Article modifié suite à notre visite du 19 octobre 2023. Mix de photos de 2012 avec Jules (6 ans) et de 2023 (février et octobre).

Le 19 octobre, une moniale nous a expliqué l'histoire et l'iconographie de l'église. Il y a actuellement 10 moniales, plus quelques prêtres et des assistants. Elle portait une robe et un voile noire couvert d'un petit bonnet noir au crochet.

À Limours, en Hurepoix, sur la place du monument aux morts, se trouve un parc. À l’entrée, une grande maison bourgeoise de style Renaissance, a été construite en 1905 par le maire de l’époque, Eugène Criton, boucher. En 1960, l’état roumain l’achète. Après avoir été une annexe de l’ambassade de Roumanie pour accueillir les diplomates roumains de passage à Paris, elle est devenue le siège de la Métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale. Elle est actuellement en travaux.

La maison est tout à droite.

En 2001, le métropolite Mgr Joseph décide d’édifier dans le parc une chapelle dans les règles de l’art ancestral du Maramuresh, région du Nord-ouest de la Roumanie. Elle ressemble aux églises de Ieud (CLIC, CLIC et CLIC)et de Budesti (CLIC) que nous avons visitées en Roumanie.

Les éléments de cette église, conçue par l’architecte Ovidiu Milea, ont d’abord été travaillés en 2000, au nord de la Roumanie, dans la région de Maramures (Maramuresh), vallée de Viseu. Ils ont été remontés, sans clou ni vis, à l’identique en six mois à Limours, au centre d’un cercle d’arbres, pour respecter l’environnement d’origine. Les ouvriers étaient originaires de la vallée de l'Iza.

Bas en chêne et haut en pin

L’église de la Synaxe de la Mère de Dieu a été bénie le 11 août 2009 par le patriarche Daniel, celui qui fait actuellement construire une monumentale cathédrale à Bucarest, près du palais de Parlement.

 Clocher de 25 m de haut.

 Il y a deux autres églises roumaines hors de Roumanie, à Genève et New York.

L’arche est gravée de symboles religieux : des rosaces, représentant le soleil et les astres, ou la roue de la vie, des cordages (l’infini), l’arbre de vie, un poisson (les premiers chrétiens), la vigne, le blé (l’eucharistie)

Les fresques ont été réalisées en trois ans par Nicolae Bradu-Balan, un artiste roumain (originaire de la région de Cluj-Napoca), spécialiste de la peinture des icônes à la main et également par un autre peintre et une moniale.

L’iconostase, paroi sculptée décorée d’icônes qui sépare la nef de l’autel, c’est-à-dire les fidèles des prêtres, a également été façonnée en Roumanie. Le prêtre entre par la porte centrale (les portes royales), les assistants par les portes latérales. L’icône de gauche représente la Vierge Hodogitria (celle qui conduit) mais normalement elle porte l’enfant sur le bras gauche (ou la Vierge de tendresse mais normalent les joues se touchent. Les personnages ne sourient jamais sur les icônes et l’enfant a un visage d’adulte et non de bébé : souvent, il bénit et un enfant ne peut pas bénir.

 De chaque côté, la Vierge et le Christ sont toujours disposées comme cela (du moins c'est ce que j'ai vu dans les églises en Albanie) :

Jules en 2012

au-dessus de l'iconostase :

Au plafond, le Christ Pantocrator est entouré des quatre évangélistes en médaillons. Au-dessus, saint Jean Baptiste qui tient sa tête dans ses mains et en-dessous, la Trinité représentée par des anges. Sur les côtés, on voit des scènes de la vie du Christ.

Sur les parois des murs, sont représentés des saints vénérés par l’Église orthodoxe (Saints Procope, Ménas, Syméon le Stylite, Hélène et son fils l’empereur Constantin, Pantaléimon, Pacôme… et aussi des saints vénérés en France, Ste Geneviève, saint Irénée de Lyon...

saint Irénée de Lyon :

 à gauche l'empereur Constantin I et sa mère Hélène (Constantin est celui qui fit périr sa femme Fausta et son fils Crispus, accusés d'adultère). Hélène a découvert la Vraie Croix à Jérusalem. Son fils Constantin est le premier empereur cgrétien.On voit également Constantin dans une mosaïque de Sainte-Sophie à Constantinople, la ville qu'il a fondée en 330 : CLIC

deux saints russes : St Silouane et St Séraphin de Sarov. St Sliouane ( 1892-1938) était moine au monastère Panteleimon du Mont Athos

Ste Marie l'Égyptienne et Zosime :

Saint Jean Climaque, auteur de l'échelle des Vertus (magnifiquement représentée sur le mort de l'église de Sucevita : CLIC et de façon plus moderne à Gura Humorului : CLIC

sts Siméon le Stilite, Ange, Pacôme, Antoine

 Sts Procope, Menas et Pantaléimon :

ste Catherine à droite

ste Parascève et ste Macrine

ste Irène de Thessalonique

la dormition de la Vierge (c’est ainsi que nomment les orthodoxes l’Assomption). Plusieurs moments sur la même scène : Marie est dans son cercueil et derrière, le Christ la tient dans ses bras, sous forme d’un bébé, c’est une nouvelle naissance.

 photo copiée sur le site nommé en haut de page :

La résurrection de Lazare. À côté de lui, un personnage se bouche le nez ! photo copiée ici

le Christ au tombeau : photo copiée ici

La résurrection du Christ : il tire Adam vers lui. Au-dessus d’Adam, c’est Ève. Les portes de l’enfer sont brisées. C’est une représentation qu’on voit souvent sur les fresques. Photo copiée ici

l'aigle à deux têtes de la dynastie des Paléologue

 Il n’y a pas beaucoup de sièges, les fidèles prient debout.

Il s'agit de la seule chapelle roumaine orthodoxe présente hors de Roumanie avec celles de Genève et de New-York!

 Pour visiter, il faut téléphoner car l’église n’est pas ouverte.

un petit récapitulatif de l'iconographie orthodoxe roumaine : CLIC