• Prochain voyage ...certains connaissent la destination. Désert de sable. Jardins de rêve. Des monuments bleus. Un passé millénaire. Des livres de contes. Bref, un voyage qui sera enchanteur même s'il nous faudra (surtout moi) passer par quelques petits désagréments vestimentaires. Vous avez trouvé ?


    3 commentaires
  • Etchmiadzin est le siège du Catholicos de tous les Arméniens. Son nom précédent était Vagharchapat , l’ancienne capitale de Tiridate III. Dès le VII è siècle, Narsès III, le Bâtisseur, déplace le catholicossat à Zvartnots. Le siège fut déplacé plusieurs fois avant de revenir à Etchmiadzin.

     

    Nous entrons par l’est sur la place Komitas par une porte monumentale ornée d’un bas-relief représentant à gauche le roi Tiridate et à droite Saint Grégoire l’Illuminateur.

    Etchmiazin et l'Église arménienne

     

    On se retourne pour regarder le côté à côté de la porte. À droite, se trouve un autel où a lieu la fête du raisin le 18 août. Pour la fête du Saint-Chrême, on prépare 40 jarres d’huile en 40 jours.

    Etchmiazin et l'Église arménienne

     

    Tout autour de la place, il y a des bâtiments en tuf de différentes couleurs. Sur le côté nordde la place, ont été dressés des khatchkars roses qui viennent du cimetière de Djoulfa dans la République autonome de Nakhitchevan (Azerbaïdjan). Ce cimetière, le plus grand de l’Arménie historique , comptait 10 000 khatchkars (prononcez « ratchkage) a été détruit par l’Azerbaïdjan en 2005.

    Ils datent de 1602 à gauche et 1603 à droite

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    au loin, on voit Sainte-Gayané (la mère supérieure de Hripsimé, martyrisée elle aussi):

    Etchmiazin et l'Église arménienne

     

    La cathédrale d’Etchmiadzin a été construite en 303 par Grégoire l’Illuminateur, elle a été remaniée à plusiuers reprises. Etchmiadzin veut dire « la descente du fils unique ». La légende raconte que Dieu est descendu du ciel ; avec son marteau d’or, il a frappé la terre à l’endroit où Grégoire devait construire l’église. La cathédrale fut détruite puis reconstruite plusieurs fois.

     

    Nous nous contentons de regarder la cathédrale de l’extérieur. Elle est en rénovation à l’extérieur, comme à l’intérieur. Nous ne verrons donc pas les magnifiques fresques. Elle a le même plan que notre oratoire de Germigny-des-Prés, qu’on dit construit par l’architecte arménien Odo de Metz. La partie gauche est du 19 è alors que la partie à droite du pilastre est du 5 è siècle. La coupole est supportée par quatre piliers. Le clocher campanile est du 17 è siècle.

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    Etchmiazin et l'Église arménienne

     

    En face de la cathédrale, se trouve le monument du génocide, il a été dressé en 1965.

     

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    un spectacle se prépare sans doute :

    Etchmiazin et l'Église arménienne

    Etchmiazin et l'Église arménienne

     

    L’Arménie a été évangélisée par les apôtres Thaddée et Barthélémy. Le roi Tiridate III (ou IV?) se convertit en 301 et l’Arménie est le premier pays à adopter le christianisme comme religion d’état.

     

    L’Église arménienne n’est pas orthodoxe. Elle ne reconnaît pas l’autorité du pape, elle a son propre patriarche, le catholicos qui est aussi celui de tous les Arméniens, d’Arménie et de la diaspora (10 pays). On dit qu’elle est autocéphale.

     

    l’Église Arménienne a rompu avec l’Église de Rome après le quatrième concile, celui de Chalcédoine, en 451 (l’Église arménienne n’avait pas participé à ce concile à cause d’une bataille perdue contre les Perses). C’est une église anté-chalcédonienne. Les églises orthodoxes (grecque, roumaine, bulgare, serbe, russe, géorgienne…) se sont séparées de Rome en 1054. L’Église Arménienne est appelée primitive, apostolique ou Église des trois conciles (Nicée, Constantinople, Éphèse) mais on ne peut pas l’appeler orthodoxe.

     

    Le différend porte sur la nature du Christ. Les Églises catholiques et orthodoxes pensent que le Christ est 100 % homme et 100 % dieu (1+1 = 1). L’Église arménienne est monophysite, pour elle le Christ a une seule nature : la nature humaine est absorbée par la nature divine.

     

    L’Église catholique met l’accent sur la pénitence alors que l’Église arménienne met l’accent sur la résurrection.

     

     

     

    En Arménie, Noël se fête le 6 janvier. À l’origine, Noël était fêté le 6 janvier. Pour combattre le paganisme, le Pape a fixé le jour de Noël le même jour que le solstice d’hiver, le 21 décembre. Mais une erreur de calcul a fait qu’on fête Noël le 25 décembre.

     


    2 commentaires
  • Pas facile de photographier des fleurs quand deux petits-enfants courent devant sans m'attendre.

    Centaurium erythraea ou erythrée ? Centaurium pulchellum ou petite centaurée ? Il aurait fallu que je regarde s'il y avait une rosette de feuilles au pied...

    En forêt de Montargis, quelques fleurs

    Sureau hièble (sambucus ebulus)

    En forêt de Montargis, quelques fleurs

    En forêt de Montargis, quelques fleurs

    une Berce, la berce spondyle ?

    En forêt de Montargis, quelques fleurs

    Bétoine officinale, épiaire officinale

    En forêt de Montargis, quelques fleurs

    En forêt de Montargis, quelques fleurs


    votre commentaire
  • L’église Sainte-Hripsimé d’Etchmiadzin a été construite en 618. La légende raconte que Dioclétien (284-305) tomba amoureux de la belle Hripsimé qui repoussa ses avances et s’enfuit avec 40 autres vierges (dont Gayané) en Arménie où le roi Tiridate IV (296-330) ou est-ce Tiridate III (287-298), les avis diffèrent (d’autres sources donnent Tiridate III (273-330). Donc, le roi Tiridate tomba également amoureux de la belle. Devant son refus, il la fit mettre à mort avec ses compagnes en 301. Il fut alors transformé en sanglier. Pour retrouver sa forme humaine, il dut se convertir et délivrer Grégoire l’Illuminateur du cachot où il l’avait fait enfermer, à Khor Virap. Grégoire fit construire un mausolée à l’endroit du martyre et l’église que nous avons vue fut construite par la suite à cet endroit. 301est le début du christianisme devenu religion d’état.

    Le tambour de l’église à 16 faces date du VII è siècle, il prolonge les murs et supporte la coupole. Le porche surmonté d’un clocheton est beaucoup plus récent. À l’extérieur, il y a des niches trapézoïdales, c’est une protection contre les séismes.

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    L’église a un plan tetraconque tetraniche (quatre absides avec quatre niches intercalées entre les absides). À l’extérieur, c’est un carré et à l’intérieur elle a la forme d’une croix inscrite.

     

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Des trompes coupent la forme carrée pour la transformer en octogone puis des trompillons font passer l'octogone au cercle de la coupole.

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

     

    Le programme nous proposait d’assister à une liturgie à la cathédrale d’Etchmiadzin mais celle-ci est en travaux et nous nous sommes faits tout petits pour assister à la liturgie dans l’église Sainte-Hripsimée. Nous sommes dimanche et l’église est pleine de fidèles. Les femmes doivent être couvertes, on prête des mantilles en dentelle à l’entrée de l’église.

     

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    L’office dure deux heures mais nous ne restons qu’une demi-heure. Les officiants portent différents habitas sacerdotaux : le principal a des habits colorés, et ornés de broderies d’or : une longue chasuble jaune avec un col relevé, droit et raide, le vakas, et une mitre (saghavart) sur la tête. Il porte aussi des manchettes et une ceinture sous la chasuble. Il est entouré de deux diacres en habits beige et rouges. Il y a aussi un prêtre vêtu d’une longue robe noire et d’un capuchon pointu noir.

     

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Dans l’église apostolique d’Orient, les prêtres peuvent être mariés. Ils doivent d’abord se marier, avoir un enfant et ensuite sont ordonnés. Le prêtre marié ne peut pas grimper d’échelons. Les prêtres célibataires reçoivent une ordination différente, et peuvent faire carrière.

     

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Dans une église arménienne, il doit y avoir trois éléments :

    1 - un autel surélevé (séparation du monde céleste) accessible uniquement au prêtre

    2  un rideau rouge qui est tiré à certains moments quand le prêtre prend le rôle du Christ, il se ferme aussi à l'eucharistie pour garder le mystère. Le rideau reste fermé pendant les 40 jours du carême (mais la messe est quand même dite). S’il n’y a pas de rideau dans une église, cela veut dire qu’il n’y a pas d’office.

    3 - la croix ne comporte jamais de Christ crucifié. La croix est celle de la victoire sur la mort. C’est un tableau de la Vierge à l’enfant qui se trouve au-dessus de l’autel.

     Il n'y a pas d'iconostase en Arménie (sauf à trois endroits).

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    La messe s’accompagne de chants, une chorale de 5 femmes en robe rouge se trouve sur le côté. Puis les prêtres font le tour de l’église et les fidèles déposent des grains d’encens dans l’encensoir. Le prêtre leur fait embrasser la croix. La procession représente la vie terrestre du Christ.

    À certains moments, le diacre agite les flabellums (c’est un disque muni de clochettes au bout d’un manche), cela imite le bruissement des ailes des anges (on voit ce flabellum derrière l'enfant de chœur à gauche sur la première photo de la liturgie)

    La communion se fait sous les deux espèces.

    Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin

    Les fidèles quittent l’église à reculons.

     

    Sainte-Hripsimée, près d'Érevan

    vidéo de Guy :

    ci-dessous deux vidéos commentées par un religieux et par Jean-Pierre Mahé, historien, auteur de "L'Arménie à l'épreuve des siècles", livre mis à notre disposition par Jean-Jacques durant le voyage.

     


    4 commentaires
  •  

    Samedi 22 juin

     Nous sommes à l’heure au rendez-vous à Roissy (11 h 10) et nous faisons connaissance de nos compagnons de voyage Arts et vie. Nous sommes 19 en comptant Jean-Jacques, l’accompagnateur. L’enregistrement des bagages est rapide, le contrôle des passeports par reconnaissance faciale aussi ainsi que le contrôle des bagages. En salle d’embarquement, il nous faudra attendre car l’avion n’est pas prêt, le ménage n’est pas terminé. Nous décollons avec une heure de retard.

     

    Zvartnots, en Arménie

     Le vol se déroule sans problème, malgré quelques turbulences légères et nous arrivons à l’aéroport Zvartnots à Érevan à 21 h 30. Les bagages sont là, le contrôle des passeports est rapide et nous n’avons pas eu de fiche de douane à remplir. Il fait 29°. L’hôtel Metropol se trouve à 20 km de l’aéroport. Notre guide du jour, Sona, profite de ce trajet pour nous présenter l’Arménie. Nous donnons notre passeport à l’hôtel et prenons possession de nos chambres où nous resterons 3 nuits.

     

     Nous aurons le même car pendant tout le voyage. Une bouteille d’eau par jour et par personne nous est donnée gratuitement et nous en aurons une autre à l’hôtel. Il fera chaud et il faudra boire beaucoup. Il ne faut pas consommer l’eau du robinet, du moins au début, non parce qu’elle n’est pas potable, mais parce qu’elle est très minéralisée (1,7 au lieu de 0,2 en France). Au bout de quelques jours, nous pourrons en boire.

     

     Dimanche 23 juin :

     Il fait beau, nous quittons l’hôtel à 9 h en compagnie de notre guide Arminée Karapétyan de l’agence Avarayr. Elle nous accompagnera tout au long du voyage et nous émerveillera par son érudition, sa parfaite connaissance du français, vocabulaire, phrasé et accent, et ses explications claires sur différents sujets complexes tels que la religion, la géopolitique, sujets qu’elle développera durant les trajets.

     

     Nous quittons donc Érevan, regrettant de ne pas apercevoir le Mont Ararat. On dit qu’on le voit de n’importe quel endroit d’Érevan mais, pour l’heure, il est encore dans la brume. Nous passons à côté de la distillerie Cognac qui appartenait à l’État Arménien jusqu’en1988 mais maintenant elle appartient à la société Ricard. Ce « cognac » arménien, appelé Ararat, doit être produit exclusivement en Arménie à partir de cépages locaux. Officiellement, on doit l’appeler brandy.

     

     Nous voilà partis pour notre première visite d’église, celle de Zvarnots, située à 20 km d’Érevan.

     

    Zvartnots, en Arménie

     

    L’Arménie a été évangélisée par Thaddée (autre nom de Jude) et Barthélémy, deux apôtres. L’église apostolique arménienne est une des églises des trois Conciles ou églises antéchalcédoniennes. Cela fera l’objet d’un prochain article.

     

     On estime la construction de la cathédrale de Zvartnots à 652 sur l’initiative du Catholicos (chef de l’église arménienne) Nersès III dit « le bâtisseur ». Il n’en reste que quelques colonnes car elle a été détruite par un séisme en 930. La cathédrale a un plan circulaire.

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Elle comporte trois éléments employés dans l’église catholique mais qui n’existent habituellement pas en Arménie : l’ambon ou chaire du prêtre (il en reste un morceau)

    Zvartnots, en Arménie

    le déambulatoire qui fait ici le tour de l’église

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    et une grosse pierre en forme de trèfle à quatre feuilles derrière l’autel, utilisée pour le baptême en immersion (alors qu’en Arménie, le baptême se fait par onctions).

    Zvartnots, en Arménie

     

    Les restes de murs montrent qu’ils sont constitués de deux parois de tuf entre lesquelles on a mis des pierres de remplissage, de l’obsidienne expansée plus légère. C’est un système antisismique.

    Zvartnots, en Arménie

     

    Deux chapiteaux qui tenaient la coupole sont décorés de sculptures d’aigles. Certains y voient le symbole de Saint Jean.

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    les colonnes :

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    le reliquaire de st Grégoire l'Illuminateur :

    Zvartnots, en Arménie

     

    On dit que la cathédrale de Zvartnots est représentée sur un bas-relief de la Sainte-Chapelle de Paris. Or, cela ne peut être elle car elle était déjà détruite au moment de la construction de la Sainte-Chapelle.

    Zvartnots, en Arménie

     

    À côté, se trouve un petit musée qui date de 1905. Maquette de la cathédrale. C’est une version de Toros Toramanian et cette version est toujours d’actualité.La cathédrale de Zvartnots a servi de modèle à l’église Saint-Grégoire d’Ani, démolie elle aussi car elle s’est effondrée toute seule.

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    monogramme en grec du Catholicos Nersès III

    Zvartnots, en Arménie

    la grenade est représentée partout. C'est le fruit national symbole de fécondité et d'immortalité.

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    cadran solaire

    Zvartnots, en Arménie

    Zvartnots, en Arménie

    Hovhan, un moine sans doute ou un évêque

    Zvartnots, en Arménie

     

    Nous quittons le site, le mont Ararat bien visible derrière les colonnes sur les cartes postales , est toujours dans la brume et nous n’en apercevons qu’un vague contour.

    Zvartnots, en Arménie

     

    Zvartnots, en Arménie

     


    votre commentaire