A 33 km au nord de Chiclayo, se trouve la vallée des pyramides de Tucume, un complexe architectural de 220 ha formé de 26 gigantesques pyramides ou huacas de 40 m de hauteur, autrefois décorées de stucs. Cet ensemble commencé en 700 ap JC (début de la culture Lambayeque ou Sican) a connu son apogée vers 1400 (culture Chimu). La région a ensuite été conquise par les Incas vers 1470.  Les pyramides comportent donc des éléments Sican, Chimu et Incas.

Le site a été découvert en 1987. La plus importante pyramide est Huaca Larga (700 m sur 290 m). Les édifices, temples, marchés, bâtiments ont été construits en briques d’adobe (boue séchée puis cuite au soleil) données comme impôts par les familles. On pense qu’au sommet de chaque pyramide habitait un seigneur, considéré comme un demi-dieu. Pour accéder à la plate-forme sommitale, il  fallait gravir une rampe. Les pyramides ont été construites autour d’une montagne, la Cerro purgatario,  et sont sans doute une réplique de la montagne dotée de pouvoirs surnaturels. Trois villes se sont succédé : Pampa grande, Batan grande et Tucume.

Les bâtiments portent des traces d’incendies. On pense que, à la suite de catastrophes naturelles (inondations dues au phénomène El Nino), les pyramides, considérées comme maudites étaient purifiées par le feu. Enfin, en 1532, les Incas offrirent des sacrifices humains (119 squelettes ont été retrouvés) pour apaiser la colère des dieux et arrêter la conquête des Espagnols. La ville de Tucume fut incendiée.

 

à l'entrée du site, un petit musée montre une reconstitution du site et des reproductions des objets trouvés

 

Le site se trouve dans une zone aride, désertique, couverte d’une forêt sèche d’algarrobos. Avec les graines sucrées, on fabrique la boisson d’algarrobina (un œuf , du pisco, du sirop de canne, du jus d’algarrobo).

 

 

Les Quipus : Les Incas n’utilisaient pas l’écriture mais ils avaient un système d’écriture des nombres de base 10. Chaque cordelette comporte 3 sortes de noeuds : les noeuds simples pour exprimer les unités, les nœuds compliqués pour les dizaines et les nœuds de huit pour les centaines. Une cordelette permettait d’écrire les nombres jusqu’à 999. Pour exprimer des nombres supérieurs, on ajoutait d’autres cordelettes. Le zéro s’exprimait par l’absence de nœud. Les chaskis (hommes à pied qui parcouraient l’empire) utilisaient les quipus pour mémoriser les messages. Ce système était également utilisé par d’autres cultures de l’ancien Pérou et d’autres civilisations dans le monde

 

ce fut très difficile de faire un choix parmi les poteries présentées dans le musée. En voici quelques-unes qui m'ont particulièrement plu :

un cactus, peut-être le San Pedro, cactus aux vertus hallucinogènes

un ornement d'oreilles Chimu 

 

un autre :

 

un vase inca , peut-être inca-chimu à cause du petit animal sur l'anse

 

un masque d'or, Lambayeque

un masque d'or, Wari :

 des têtes réduites d'Amazonie : 

et enfin, une information qui, heureusement s'est avérée inutile !

 

 

 

 Nous terminons la visite du musée Llarco par la galerie des poteries érotiques, principalement de la culture Mochica. C’est une collection pour le moins surprenante. Hommes, femmes, squelettes et animaux sont représentés dans toutes les positions possibles. Certaines de ces poteries ont été exposées en 2010 au musée du Quai Branly. Ces pièces ont été trouvées dans les sépultures des dignitaires. Cette imagerie religieuse utiliserait la sexualité pour symboliser le passage du monde terrestre à l’inframonde, les échanges entre les vivants et les dieux ou les esprits ancestraux.

Les représentations détaillées d’organes génitaux masculins et féminins font référence au concept de dualité. La dualité est aussi représentée par deux couleurs (le rouge, monde des vivants) et le blanc (monde des morts). Il existe aussi des représentations qui symbolisent la fertilité et l’origine de la vie (par exemple le dieu Apaec féconde la femme, la terre, pour donner naissance aux premiers fruits). On peut observer des hommes et des femmes qui participent à des actes sexuels auxquels peuvent parfois participer des êtres appartenant à des mondes différents, comme des divinités et les morts. Certains actes sont procréatifs (ce sont ceux auxquels participent les dieux, comme « Visage ridé »), d’autres non-procréatifs.

Il est interdit de photographier à l'intérieur du musée de l'or. Voici quelques photos d'après les cartes postales et le billet d'entrée

des couteaux de sacrifice appelés "tumi", le premier est Inca, le second appartient à la culture Lambayeque et le troisième à la culture Chimu

 

 

des objets Incas

 

 

Un petit tour dans Lima ?

Lima compte 9 millions d’habitants c’est-à-dire le 1/3 des habitants du Pérou. En outre,  90% des familles riches habitent Lima. La ville reçoit peu de pluie mais est souvent (c’était le cas quand nous y étions) ensevelie sous une bruine très fine, la garúa. Le courant froid du Humboldt génère des nuages  bas et la proximité de la Cordillère des Andes empêche la circulation des nuages. En été, le temps est plus clément.

Lima fut fondée par Francisco Pizarro en janvier 1535 sous le nom de Ciudad de Los Reyes (Ville des Rois Mages). Mais pour les Péruviens, c’est  le nom quechua qui a perduré :  Rimaq (du nom de la rivière Rimac qui veut dire « celui qui parle »).

 

A cause des nombreux séismes (notamment celui de 1746), Il reste peu de bâtiments datant de la fondation de la ville.

Le Palaccio Torre Tagle est orné de balcons ajourés genre moucharabieh. Nous n’en voyons que l'extérieur.

 

La Plazza Mayor (place de Armas) a été rénovée en 1997. au fond, le Palais présidentiel... à droite (on ne la voit pas) se trouve la cathédrale

 

La cathédrale se trouve sur la Plazza Mayor. Elle a été construite en 1746 sur les ruines du bâtiment détruit par le séisme de 1746. Dans une chapelle, se trouve le cénotaphe de Francisco Pizarro, il contient la tête du conquistador qui fut décapité en 1541 par son rival Diego de Almagro.

 

 

un tableau représentant Pizarre arrivant sur les côtes du Pérou

 

 

L’église et le couvent San Francisco :

 

L’église a résisté au séisme de 1746. 

 

  A gauche de l’église, se trouve le monastère avec un beau cloître recouvert d’azulejos sévillans du XVII è siècle. L’intérieur est richement orné d’objets de culte en argent et de tableaux (Rubens, Zurbarán) mais les photos sont interdites. Nous pénétrons ensuite dans les catacombes où 70000 personnes furent inhumées. 

 

il est midi, dans la cour du palais présidentiel, c'est la relève de la garde

une jolie maison, avec son balcon, je crois que c'est le palais de l'archevêché, à gauche de la cathédrale

Au Pérou, port de lunettes de soleil et de bonnet obligatoire. On ne voit pas beaucoup de mendiants au Pérou : dans la tradition de ce pays, la mendicité n’est pas bien tolérée au contraire de la prostitution. On donne un sol aux gens pour la photo.

 

 

 un urubu

 

le drapeau péruvien : 

Le pavillon national porte les armoiries du Pérou et est déployé lors des cérémonies officielles et sur les bâtiments publics. Le bandero civil n’a pas d’armories et est utilisé par les citoyens.et flotte sur les bâtiments privés.

Le rouge représente le sang versé pour l'indépendance, le blanc est la paix. La vigogne représente le règne animal, le quinquina représente le règne végétal et la corne d'abondance  déverse des pièces jaunes (règne minéral)