Dimanche 10 juillet

 

Comme convenu, nous partons à 8 heures ! Premier arrêt sur l’autoroute à Chaumont/Taronne puis à Le Menoux, dns l’Indre, près d’Argenton sur Creuse.

 

L’église a été décorée par Jorge Carrasco (1919-2006). Peintre bolivien venu à Paris, il fit la connaissance de Klein, Cocteau, Picasso, Soulages, Brayer. Il épousa Simone Brunaud, rentra en Bolivie puis s’installa à Caracas suite à l’assassinat de son frère qui avait dénoncé un cartel de drogue. En 68, ils s’installèrent au Menoux d’où sa femme était originaire.

Il peignit les 400 m² des murs de l’église pendant 8 ans. Les peintures représentent la création de l’homme et de l’univers.

 

À droite, les forces positives de la nature sont claires, arrondies et joyeuses. Œ gauche, les forces négatives, sombres et anguleuses. Des silhouettes sont fondues dans le bouillonnement des laves de l’apocalypse. Plus loin, c’est l’harmonie, le silence, le retour aux formes polies, rondes. De chaque côté de la porte, les symboles de paix, de naissance, de lumière. La chapelle de droite représente le purgatoire, celle de gauche le paradis.

 

 

vers l'abside :

 

 

la chapelle de droite :

vers la porte :

Des taches de peintures sur le sol sont encore présentes, comme des restes de la palette du peintre.

 

La maison-atelier de Carrasco est située un peu plus loin, il faudrait revenir pour pouvoir visiter église et atelier en visite guidée.

 

usée en plein air, j'adore.

dans la maison :

 

Dans l’église, une dame m’aborde et me dit qu’elle est la nièce de Christiane Sand. Sa mère était la sœur de Christiane Sand. Aurore Sand, petite-fille chérie de George Sand, adopta Georges Smeets-Dudevand-Sand. Celui-ci s’est marié avec Christiane Sand, féministe, auteur de publications relatives à George Sand et sa famille.

 

La dame s’est ensuite mise à chanter dans l’église, accompagnée au saxo par son mari. Moment magique.

 

Nous avons aimé cette visite.

Pique-nique avant de repartir. Toilettes et boulangerie tout à côté; mais pas de café.

 

 

clic ici pour une video

L’abbatiale Saint-Martin faisait partie d’une abbaye de chanoines fondée en 1080, par Richard II, évêque de Bourges (son gisant se trouve dans l’abbatiale). Des cinq chapelles d’origine, il en reste trois. Côté sud, l’abbatiale touchait au cloître de l’abbaye et côté nord, elle donnait vers le cimetière. Il ne reste rien des bâtiments des chanoines.

 Extérieur de l’église :

 

arcatures aveugles qui décorent les murs sans le fragiliser.

 

Modillons

chapiteaux :

 

Pilastres

 

Intérieur :

 

À droite de l’entrée (côté sud) :

 

un baptistère du XII è avec des traces de peinture et, à gauche, un tailloir (partie supérieure d’un chapiteau) avec gravurres des archanges Gabriel et Raphaël

le tailloir :

 

la stèle d’Antoine Fradet, abbé qui a fait restaurer en 1654 l’église détruite par l’incendie de l’abbatiale suite au passage de « gens de guerre » en 1562 (guerres de religion). Elle est ornée d’une représentation de Saint Georges terrassant le dragon et surmontée des armes de Fradet.

 

À gauche de l’entrée : un couvercle de tombe figurant un toit de tuiles (XIII è)

 

En remontant le mur sud vers le chœur :

 

épitaphes du XII è provenant des tombes de chanoines inhumés dans le cloître. Une épitaphe porte le nom d’Arnulphus (deuxième à partir de la gauche, troisième rang) « le quatrième jour des calendes d’août est mort Arnulf prêtre et chanoine de Saint Martin »

 

transept sud :

 

gisant de l’évêque Richard II 

 

côté est de ce transept : épitaphe de Sulpicius : Le sculpteur serait venu de la vallée du Rhône. Il a aussi sculpté le tailloir et le chapiteau de la tentation du Christ (voir ci-dessous n° 1). Il aurait aussi sculpté dans l’église de Nazareth (c’est la période des montagnes). Abraham porte l’âme du défunt sous forme de petit personnage nu. Cela fait référence à la parabole de Lazare et du mauvais riche ( peinte également sur les murs des églises berrichonnes, notamment à Nohant-Vicq). Entre les jambes d’Abraham est dessiné un cercle : III NOVAS IVLII OBIIT SULPICIUS SACERDOS ET CANON.

 

 

La crypte :

 

On descend par un escalier situé dans le transept nord. Le plafond est décoré de fleurettes, de faux joints et d’un svatiska (il apparaît en France au XI è siècle, notamment en Auvergne). XIII è siècle.

 

 

 

Chapiteaux

 

1 - la tentation du Christ . Le Christ est assis en déséquilibre. De part et d’autre, deux diables, à gauche, un premier, velu, à la tête de crapaud, aux pieds en forme de serres. À droite, un second, nu, aux sabots de cheval, tend au Christ une pierre pour qu’il la change en pain..

 

3 – l’acrobate, la vouivre et l’accroupi. Ce chapiteau se trouve dans la partie nord du chœur, entre l’ombre du côté nord et la lumière du côté est, là où se trouvaient les novices.L’acrobate qui tient sa langue dans ses mains pour inviter au silence est en position instable, symbole de la nécessaire maîtrise de ses penchants primitifs. À l’opposé, l’homme se tient accroupi, dans une position plus stable, signe de réflexion profonde. Au milieu, se trouve un animal que certains sites nomment la vouivre et d’autres le lion, symbole de force et de cruauté, auquel l’homme devait se mesurer pour prouver sa capacité à se maîtriser. Il rappelait aux novices qu’ils devaient s’employer à dompter leurs instincts sauvages.

 

4 – les lions affrontés

 

5 – trois petits chats. Au Moyen-âge, des légendes assimilaient les hérétiques aux sorciers adorateurs du chat.

autres chats :

 

6 – corbeilles de feuilles d’acanthes à couronnes circulaires

 

7 – monstres dévorants. Les monstres s’apprêtent à dévorer la tête, c’est-à dire l’esprit, l’intelligence des hommes qui ploient sous le poids des monstres. S’ils veulent se redresser, il leur faudra se débarrasser des pesanteurs matérielles. Mais l’espoir est permis car, au printemps, les rayons du soleil éclairent le chapiteau et réveillent les hommes.

 

8 – bustes d’angles, hommes feuilles. Ils représentent le Verbe, qui dispense l’enseignement.

arcatures aveugles dans le chœur

 

9 – sirène à deux queues. Symbole de luxure ou bienveillance ?

 

10 – hommes en atlantes. Ce chapiteau évoque Atlas condamné à porter la voûte céleste sur ses épaules. C’est le symbole des prêtres, soutiens de l’église et propagateurs de l’enseignement.

 

11 – singes

 

12 – bustes d’angles longs cous, chats et pommes de pin (symbole de fécondité)

 

13 – le sage et les pélicans. Le sage est celui qui a appris et enseigne. Il ale regard tourné vers le chœur, source d’inspiration. Les pélicans sont le symbole de l’amour parental.

 

14 – corbeille de chélidoine

 

15 – griffons

 

16 – lions vomissant des rameaux de feuillage

 

17 – Daniel dans la fosse aux lions. Il faut lever la tête pour apercevoir ce chapiteau tout en haut du pileir. Daniel, la tête appuyée sur sa main, a les jambes croisées. Il symbolise l’initié qui, par sa fidélité à sa foi, a vaincu les lions.

 

autres chapiteaux :

 

 

Un petit livret sur l’abbatiale est disponible dans l’église (7 €)

 

 

Ce fut un bonheur de rester trois nuits dans ce charmant logement (CLIC). L'accueil au téléphone avait été très convivial. À notre arrivée, la propriétaire nous a offert un pichet d'orangeade, geste qu'elle renouvela les deux autres soirs. Monsieur Miniot s'est chargé de monter et redescendre nos bagages. La chambre est spacieuse, le lit confortable, queen size, même si nous les préférons un peu plus durs, question de goût ! Tout était très propre. Nous avons bien aimé le style industriel mêlé aux meubles et objets de famille. 

On peut garer la voiture dans le jardin, c'est toujours appréciable

la chambre Magnolia

le coin salon est à disposition des deux chambres mais nous étions les seuls cette semaine-là.

pas de table d'hôtes mais nous avons dîné frugalement (il y a un frigo, une plaque électrique, une cafetière) et nous pouvons utiliser soit la table dans la grande salle soit la petite table dehors.

Mme Miniot aime bien broder et faire de la dentelle !

Petit déjeuner copieux, avec des pâtisseries différentes chaque matin , gâteau de pommes de terre, gâteau au citron (je crois), fromage de chèvre  de la ferme voisine, confitures maison, salade de fruits frais

.

Le jardin est une petite merveille

verveine de Buenos-Aires :

des petites céramiques faites par la potière d'en face !

je ne connais pas le nom de cette plante :

des coquelourdes

arbre aux perruques

achillée

astilbe ?

une poule bien empêtrée avec ses pattes :

et ses copines. Attention au renard, il en avait croqué plusieurs la semaine précédente

déco insolite

bonne idée au lieu de jeter la vaisselle cassée

heuchère

un coin pas fauché pour les pollinisateurs

les carnivores

des rosiers achetés ... à a roseraie de Chamerolles !

 Après être allés à Brinay, il nous reste un peu de temps pour visiter l’église d’Allouis, à quelques kilomètres à l’est.

 

En principe, elle est ouverte de 8 h à 18 h.

 

L’église dépendait de la collégiale de Mehun-sur-Yèvre.

 

 

Les fresques du début du XII è siècle ont été restaurées en 1974.

 

des peintures en forme de mur

heureusement, celles du chœur sont plus belles.

 

Registre supérieur :

 

à gauche : mise au tombeau (Joseph d’Arimathie à la barbe blanche soutient le Christ à demi allongé ; au pied du cercueil se tient Nicomède )

 

à droite : Femmes au sépulcre.

 

entre ces deux scènes, deux anges entourent un agneau pascal dans un médaillon. J'ai oublié de les photographier, voici donc un zoom de très mauvaise qualité :

 

Registre inférieur :

 

à gauche : crucifixion  ( la scène est incomplète, à droite, on voit la tête de Jean et à gauche, il ne reste de la représentation de Marie que le nom MA-RIA. Tout en haut, dans les médaillons : le soleil et la lune)

 

à droite : Vierge en majesté à droite de l’arc

 

 

Sur l’intrados, un calendrier incomplet. Il me semble que seuls les mois de avril à septembre sont représentés.

 

avril :

mai :

juin :

juillet :

août :

septembre :

 

Les pigments utilisés sont le bleu de malachite et un bleu plus profond (du lapis lazuli).

 

 

 

Mur sud de la nef : fleurs de lys et ecclésiastiques, peints au XV è siècle

 

 

 

Cuve baptismale du XI è siècle, de forme elliptique.

 

 voici les églises du Berry que nous avons visitées : un article les récapitule (en construction)

 

Le vendredi 17 juin, nous avons rejoint le groupe Arts et Vie pour une escapade en Berry sur les traces de George et Sand et Chopin. Nous, nous sommes partis le mardi, avec hébergement en chambre d'hôtes à Vignoux sous les Aix et nous avons visité dse villages médiévaux, un jardin et des églises avant de rejoindre le groupe.

Cette année, nous avons visité plusieurs églises (Yonne, Berry, Eure-et-Loir), pour la plupart romanes, à fresques murales. Un jour, j'essaierai de tout grouper dans un même article.

Aujourd'hui, je vous présente l'église de Brinay, située dans le Cher entre Mehun-sur-Yèvre et Vierzon.

 

L'église Saint-Aignan consiste en une nef et un chœur rectangulaires, elle est précédée d'un auvent appelé caquetoir, construit au XIX è siècle. Elle est dédiée à Saint-Aignan, évêque d’Orléans qui défendit la ville contre les Huns. À l’origine, il n’y avait qu’une chapelle qui est devenue le chœur quand on a ajouté la nef

l'agrandissement de l'église au cours des siècles

 

Les peintures murales datées du XII^e siècle ont été découvertes en 1911/12 par André Humbert, sous trois couches de badigeon. Les pigments utilisés sont : ocres rouge et jaune de la région, terres verte et blanche, vert à base de cuivre, noir de charbon et minium devenu noir par oxydation.

 

Les fresques des murs nord, sud et est représentent des événements de la vie du Christ. On lit de gauche à droite et de haut en bas, en commençant par le mur nord.

 

Mur nord :

 

en haut : Annonciation, Visitation,

Nativité (au premier plan la Vierge, au fond l’âne et le bœuf entourant Jésus et à droite Joseph),

Annonce aux Bergers (un berger joue de la syrinx, un autre souffle dans une corne pour appeler les chèvres blanche et brune qui se trouvent à leur droite),

Voyage des Mages Les trois Rois apparaissent sur leurs chevaux richement harnachés. Tous trois sont couronnés et pointent l’étoile du doigt. Le premier et le troisième sont âgés alors que le second paraît plus jeune. Celui de gauche porte une couronne surmontée de fleurs de lys.

 

 

En bas : Mages devant Hérode (on distingue encore les trois Rois se présentant face à Hérode inscrit sous un dais et, vraisemblablement, accompagné de son conseiller ou d’un scribe consultant un phylactère),

Hérode consultant les scribes, Adoration des Mages,songe des Mages (ces trois images sont effacées),

Retour des Mages. ('image se trouve juste en-dessous de l'arrivée des mages et est presque semblable)

 

mur est :

 

en haut : Hérode donnant l’ordre du Massacre

et Massacre des Innocents,

 

en bas : Présentation au Temple (Jésus est porté par Siméon, Joseph apporte deux tourterelles),

Jésus et Siméon

Joseph :

chevalier et clerc (montants de la fenêtre centrale),pas photographiés

Songe de Joseph à qui un ange conseille de fuir en Égypte (à gauche), Fuite en Égypte

le songe de joseph :

la fuite en Égypte :

 

mur sud, : c'est le seul mur où la lecture ne se fait pas de gauche à droite et de bas en haut

 

en haut : Baptême du Christ (à gauche Jean-Baptiste, vêtu de peaux de bêtes),

Noces de Cana (au centre le Christ bénissant, Marie et deux personnages auréolés ; à gauche le maître de maison ou l’invité ; tout à gauche deux serviteurs l’un portant une amphore sur l ‘épaule (tout à gauche) et l’autre présentant une coupe au maître de maison, peut-être lui dit-il qu’il n’y a plus de vin ; tout à droite les fiancés) 

 

en bas : Chute des idoles à gauche (dans un grand bâtiment, temple ou palis, une femme en rouge, couronnée, ouvre les bras pendant qu’une autre (une statue?) tombe, Tentation du Christ (le diable présente des pierres pour inciter le Christ à les changer en pain pour assouvir sa faim),

anges adorant le Christ ; (photo internet)

 

mur ouest :

 

enhaut : quatre prophètes (en couple de part et d’autre de l’entrée), archer et sa victime ;

 

en bas : quatre saints (de part et d’autre de l’entrée) ;

 

on ne connaît pas la signification du personnage étendu qui retire une flèche de son talon

 

L’intrados :

 

C’est l’arc qui sépare la nef du chœur. C'est la transition entre l'espace profane (la nef) et l'espace sacré (le chœur). Les fresques représentent un calendrier où chacun des douze mois est représenté par une activité des paysans du Moyen-âge. Par endroits, le nom des mois apparaît en latin sur le côté, en majuscules.

les images se lisent de gauche à droite, depuis la nef.

 Janvier : comme à Bourges et à Autun, le personnage  est assis à côté du feu et tient une miche de pain sous le bras gauche et un couteau dans la main gauche (en hiver, on reste à l'intérieur et on mange près du feu)

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• Février avec son manteau, qui se chauffe devant un feu.

• Mars qui bêche la terre à la houe

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• Avril prend l'ombre sous un arbre.

• Mai va monter à cheval, pour partir à la chasse.

• Juin : la fenaison

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• Juillet fait les moissons à la faucille

• Août bat le grain au fléau

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• Septembre écrase le raisin pour faire le vin.

• Octobre, on conduit les cochons à la glandée

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• Novembre, on tue le cochon.

• Décembre, le moment d'un grand repas...

 

 

La pierre tombale est celle de Louise Tullier, morte en 1525 et veuve de Raollet de Castello. À ses armoiries, elle a ajouté un aigle, élément des armoiries de son mari. Autour de l’écu, la cordelière, symbole des veuves. On peut imaginer que, veuve, elle soit venue finir ses jours chez son fils Louis, seigneur de Brinay.

Merci à Madame Claude Maurice, secrétaire de l'association "Vivre à Brinay" qui m'a envoyé, par mail, une copie des livrets mis à la disposition du public dans l'église. Elle a également gentiment fait part de quelques remarques dont j'ai tenu compte en corrigeant mon texte.

le travail des enfants de l'école :