• Depuis Sighetu Marmatei, nous longeons la rivière Tisza qui sert de frontière avec l’Ukraine pour arriver à Săpânța.

    Nous passons rapidement devant les boutiques, espérant avoir le temps  de nous arrêter au retour.

    la nouvelle église

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    l'entrée du cimetière coûte 5 lei (1 euro). Il y a beaucoup de monde !

     

    Un touriste français a donné à ce cimetière le nom de « cimetière joyeux »

     

    En 1935, le menuisier Ioan Stan Patras (1908-1977) a commencé à peindre les stèles du cimetière, en en décorant de plus en plus (il y en avait environ 800 il y a quinze ans, mais maintenant beaucoup plus !). Depuis sa mort, c’est son élève Dimitri Pop, dit Tincu, qui continue son œuvre.

     

    En plus des dessins, Patras a écrit les épitaphes, c’est parfois triste, grave, douloureux, amer, mais aussi plein d’humour toujours empreint de tendresse. Les épitaphes sont toujours écrites à la première personne.

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     

    Patras participait à la veillée du mort et il notait les évènements de la vie du décédé.

     

    La vie du village est racontée par ces épitaphes : la tisseuse, les paysans, l’instituteur, les ivrognes, les enfants morts écrasés par une voiture ou noyés…

     

    Certaines stalles sont recto verso, un côté pour la vie, un côté pour le métier

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     Quelques exemples : cliquez sur les photos pour voir les détails

     

    « J’ai été aimée toute ma vie. Tu peux en trouver d’autres mais tu n’en trouveras pas une comme moi »

     

     5 Cette tombe est une des plus célèbres, un panneau nous en indique d’ailleurs le chemin « Ci-gît ma pauvre belle-mère. Si elle avait vécu trois jours de plus, c’est moi qui serais ici et elle qui vivrait. Vous qui passez par ici, ne la réveillez pas, s’il vous plaît»

    On voit que l'homme porte un pantalon jupe comme celui que nous avons vu dans un village quelques heures plus tôt.

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

      Husar Illeani je suis. Je repose ici. À table, nous sommes assis, moi, mon Gis, et mon mari. Le dîner, je leur servais sans savoir ce qui arriverait, qu’à minuit, la mort viendrait pendant que je dormais. D’un coup mortel m’a foudroyée. Je n’allais plus me réveiller. »

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     7 Ici je repose, Pop Ileana de la montagne de Manumuse. Pendant que j’étais un bon hôte aux mariages et aux funérailles parce que j’ai cuisiné de la bonne nourriture et beaucoup de gens que j’ai servis sur terre tant que je vivais. » 1912-2001

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     les hommes de la terre, agriculteurs dans leur tracteur, bergers, femmes qui traient leurs vaches…

     

     « Ma vie a été courte. Sur la terre, j’ai tout aimé. J’ai conduit mon chariot. J’ai été bien rigolo. J’ai chanté et j’ai joué. Jeune j’étais un bon berger. Chers villageois mes amis, pardonnez-moi, jusqu’au jugement dernier, je vous prie, si je vous ai offensés.

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

      Pop Grigore et son tracteur

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     les musiciens et les danseurs

     « George Lupatoje je suis. Ma tombe est ici. J’ai aimé travailler mais aussi m’amuser. Aux fêtes j’ai bien dansé. J’ai aussi peiné fortune à amasser. Mais la mort m’a enlevé, contre l’argent m’a vacciné. La vie j’ai quitté à 77 ans sonnés.

     « Passants qui me regardez, sachez que mes belles journées étaient quand mes frères jouaient et que moi je dansais. Tous nos amis rigolaient. Mais juste avant mon mariage, la mort m’a pris en otage. Mes parents bien aimés, mes frères vont vous réconforter. Je dis au revoir à jamais. Je sais que vous ne m’oublierez aussi longtemps que vous vivrez. »

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     

    18 – Flacus Grigore je suis. Sur la croix de mon petit-fils, mon nom est inscrit. En 1914, la guerre commença. Moi sur le front je suis parti. En Galicie, je mourus fusillé par les ennemis. Sous un sapin enterré. Je ne suis jamais rentré.

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     21 La tombe de Patras est la plus visitée. C'est lui-même qui l'a construite. « Quand j’étais petit, on m’a appelé Stan Ion Patras. Tout ce que je raconterai, mes braves gens, ce sera vrai. De mal, je n’ai jamais fait. Du moment où je suis né, j’ai toujours pris soin des gens en cas de besoin. Ah ! Ce monde de pauvres, qu’il est difficile d’y vivre. »

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     les ivrognes sont nombreux :

     22« La Tuica est un venin qui apporte souffrance et pleurs, comme à moi. Dans la tombe, elle m’a fourré. Si vous aimez la Tuica comme moi, il vous arrivera la même chose qu’à moi. J’ai tant aimé la Tuica que je suis mort avec elle entre les mains. Ici repose Dimitru Holdis. 45 ans, la mort m’a enlevé de force en 1958. »

     

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     « Venez vous tous , je vous offre de l’alcool de prune, buvez ce verre afin d’oublier vos peines. Je vais vous donner de l’eau-de-vie au baril et vous verrez double : »

     

    « Quand j’étais en vie, j’avais l’habitude de produire le Tuica ! Maintenant, j’ai quitté tout cela. J’avais 54 ans. »

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

      la dame qui est allée à Paris

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     les morts d’enfants

     « le 9 juin au soir, de l’eau de source, j’ai été boire. Aux parents je n’ai rien dit. On m’a ramené sans vie. Personne ne s’est douté de ce qui s’était passé. Dans l’eau on m’a retrouve, une pierr juste à côté. Oh ma pauvre vie perdue, sur terre j’ai si peu vécu »

     

    accidents de voiture

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     les instituteurs 

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    des femmes en prières

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    certaines sont abîmées

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     garçon avec un clop

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    l'église du cimetière :

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     

    « D’où vient le bleu ? -Du ciel ». On appelle ce bleu, le bleu de Săpânța, bien sûr.

     J'ai acheté un petit livret à la boutique du cimetière. Dommage, il est écrit en roumain !

     

    Nous quittons le village, les commerçants ne vont pas tarder à ranger leurs marchandises, clops et blouses. J’aurais bien aimé goûter aux kürtoskalacs mais Mircea nous attend. Ces gâteaux sont faits de bandes de pâte de brioche roulées sur des broches et cuites au barbecue en tournant. C’est une recette d’origine hongroise.

     

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     Nous rejoignons Sighetu Marmației où se trouve l’hôtel Gradina Morii. Le dîner sera sous le signe de la polenta : soupe de polenta, truite et polenta, crêpe aux myrtilles.

    le cimetière joyeux de Săpânța.(Roumanie)

     

     


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  • Budesti. Quelques marches nous conduisent à l’église « biserica Josani » dédiée à Saint Nicolas. C’est la première maison en bois du Maramureș que nous visitons, point d’orgue de notre voyage. C’est l’une des huit églises inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’église est construite au milieu du cimetière.

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Calvaire. Il y en a partout, dans les cimetières, au bord des routes, dans les jardins. Ils sont surmontés d’un demi-cercle en tôle ou en bois, symbole du Golgotha.

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    L’église, bâtie en bois de chêne en 1643, mesure 18 m sur 8 m. Ses grandes dimensions expliquent qu’elle n’a jamais été modifiée au cours des siècles. Elle possède un double avant-toit et quatre clochetons autour du clocher principal, en répliques au clocher principal, c’est le seul clocher de ce type dans le Maramureș.

    Entrons.

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     L’église se compose d’un pronaos (narthex) traditionnellement réservé aux femmes, puis d’un naos pour les hommes et d’une abside pentagonale avec autel pour le culte. Tout est peint, les murs, le plafond. Les murs en bois du pronaos et du naos sont décorés de peintures et d’icônes sur verre peintes en 1762 par Alexandru Ponehalski de Berbesti quand il travaillait encore dans la région. Les peintures de l’autel ont été faites par Ioan Opris en 1832.

     

    Avant d'être peintes, les surfaces étaient nivelées; les espaces d'entre les poutres et les planches et les fissures étaient mastiquées et couvertes de lambeaux étroits de toile de chanvre sur lesquels on appliquait un mélange maigre de chaux et de caséine, toute la surface était ensuite recouverte d'un fond peu épais de plâtre sur laquelle on appliquait la peinture en tempera qui, en fonction du liant employé, avait un aspect mat ou luisant (source : internet)

     

    Les photos sont autorisées, mais pas les films. J’ai essayé d’identifier les peintures mais mes interprétations sont sujettes à réserves !

    le pronaos :

    murs est et sud

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    mur sud

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     Le thème iconographique le plus fréquent dans les pronaos des églises de Maramures, est le Jugement dernier. Sans doute sur le mur nord.

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    les diables appuint sur le plateau de la balance pour fausser le jugement, sans succès puisqu'ils ne pèsent rien

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    une autre représentation du jugement dernier, les animaux, la déesse de la mer, Belzébuth sur le Léviathan :

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     Sur les murs sud et ouest, des scènes de la vie de Jésus.

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    mur est, avec icônes et bannières

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    et aussi, pronaos ou naos, je ne sais pas, c'est un peu compliqué de ranger toutes ces photos...

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Nous passons ensuite dans le naos séparé du naos par une porte et de chaque côté des ouvertures fermées par une grille en fer forgé.

     

    Sur le mur ouest du naos, sont accrochées des icônes : un mandylion, une icône de Sainte Parascève, martyre sous Dioclétien. Les scènes de tortures entourent le portrait de la sainte, souvent représentée vêtue de rouge.

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Sur le mur sud, on voit Saint Démétrius en grand, entouré de scènes dans de petits cadres ; entre autres le combat de Nestor et Lias. Saint Siméon à droite.

     

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    saint Démétrius

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    saint Siméon

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    le combat de Nestor, compagnon de St Démétrius contre le païen Lias  :

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Sur le mur nord, sont représentées des scènes de la Genèse : Caïn tue Abel, Adam et Ève chassés du Paradis...

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    Abel tue Caïn

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    L’iconostase, cloison en planches fort épaisses, sépare le naos de l’autel. Elle est percée de trois portes : impériales au milieu pour le prêtre et de chaque côté les portes du diacre.

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Sur le registre du bas, le Christ entouré des apôtres, Au milieu, la Vierge entourée des prophètes et tout en haut la crucifixion.

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    les apôtres :

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    les prophètes

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    les bannières :

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

    L'église en bois de Budesti, dans le Maramures (Roumanie)

     

    L’église abrite aussi (mais nous ne l’avons pas vue, je ne sais pas si elle y est encore), l’armure du fameux bandit justicier Pintea Le Brave (Pintea Viteazul Haïdouk), 1670-1703, sorte de Robin des Bois local. Orphelin de père et abandonné par sa mère, encore jeune, il avait occis, pendant un orage, le diable qui voulait tuer saint Élie. En récompense, Élie exauça ses souhaits. Pintea demanda à être si fort que personne ne le vaincrait à la lutte, et qu’aucune balle ne puisse l’abattre. Il se fit brigand et, avec ses quatre-vingt-dix-neuf compagnons, s’empara de l’argent des riches pour le donner aux pauvres ou pour édifier une église. Dans sa main droite était cousue l’herbe du pic qui lui ouvrait toutes les serrures, et il possédait un chalumeau dont il jouait à merveille. Il obtint la main de la princesse de Baia Mare et lui révéla son secret : on ne pouvait le tuer qu’avec sept grains de froment d’été et sept grains de blé d’hiver, avec sept grains de poivre, sept grains d’encens, sept fers à chevaux usés et une balle d’argent. La princesse le trahit et il perdit la vie. De son corps jaillirent sept épis de blé d’été et sept de blé d’hiver qui chantent sous le vent la malédiction du héros trahi. On voit encore, dit-on, sa hache qu’il planta dans une pierre de l’enceinte de la ville. Quant à ses trésors, nul ne les trouva jamais (source : (Petit dictionnaire de mythologie populaire roumaine. Ion Taloș)

     

    L’église est utilisée pour les offices et entretenue par les paroissiens. On compte environ 600 visiteurs par saison touristique, principalement des groupes de touristes étrangers.

     

    Herbe du pic, herbe magique (Iarba Fiarelor). Cette herbe merveilleuse, encore appelée verveine, herbe des philosophes ou des voleurs, est, croit-on, très rare. Elle naquit des gouttes de sang qui tombèrent du nombril du Christ en croix. Selon les régions, on la confond avec la fougère ou le trèfle à quatre feuilles. Aussi vivante qu’un homme, sa tête ressemble à une perle ; sa couleur est d’or ou d’argent, rouge ou noire, et, la nuit, elle brille comme le feu, redevenant verte à l’aurore. Cette herbe à la forme d’un cœur, n’a ni feuille ni racines et est aussi fine qu'un cheveu. On la trouve à proximité des lacs, des marais, sur une pierre, ou bien là où la foudre tua un diable. Elle pousse aussi dans les pâturages, mais uniquement tous les neuf ans à la même place.
    L’herbe du pic possède une force merveilleuse : elle ramollit le fer et ouvre les serrures, même celle du paradis. Les voleurs et les brigands qui la détiennent peuvent quitter leur prison, pénétrer dans toutes les caves, accéder à tous les trésors et à tous les coffres, ce qui est bien illustré par les littératures de l’Occident médiéval. Bouillie dans du lait, cette herbe facilite le travail des parturientes. Elle permet aux hommes de comprendre le langage des bêtes, des plantes et des oiseaux ; elle rend invulnérable et procure des pouvoirs surnaturels. Pourtant, les animaux qui la mangent meurent car elle est empoisonnée.

     

    Les moyens mis en œuvre pour la découvrir sont d’ordre mécanique : si on traîne dans l’herbe une serrure fermée, elle s’ouvre au contact de la plante ; les chaînes des chevaux laissés à pâturer dans les champs la nuit, tombent en touchant l’herbe du pic ; si on dépose de cette herbe dans une auge remplie d’eau, elle coule au fond ; si on jette la jette dans un fleuve, elle remonte le courant. Il est plus fréquent d’obliger des bêtes ou des oiseaux à chercher cette plante et à vous la rapporter ; quand on enferme leurs petits, le pic et le loriot la ramènent pour les délivrer, et le témoin de la scène peut utiliser l’herbe à son tour. Chez les humains, seul le septième fils est capable de reconnaître l’herbe du pic, et ce uniquement le dimanche, à Pâques, à l’Ascension ou à la Saint-Georges. Qui, grâce à un petite intervention chirurgicale, se fait déposer un morceau de cette herbe sous la peau ou sous la langue a le pouvoir d’ouvrir tout ce qui est fermé. Seul l’ail consacré par les Calouchari* peut l’en empêcher. Déjà dans l’Antiquité, cette herbe était connue des Grecs, des Romains et au Moyen-Orient. Elle joue encore un rôle aujourd’hui, dans les pays méditerranéens.

     

    (Petit dictionnaire de mythologie populaire roumaine. Ion Taloș)

     

     

     

     

     

     


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  • Budesti, maisons et costumes

    Le petit village de Budești est en fête. Les hommes portent un gilet noir sur une chemise à dentelles, une haute ceinture en cuir et un drôle de très petit chapeau conique en paille, le clop.

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    une autre coiffure, très élégante

    Budesti, maisons et costumes

     

    Nous traversons le village pour admirer les maisons. Les gens sont assis sur les bancs de pierre et se reposent.

    Budesti, maisons et costumes

     

    Le portail est décoré d’éléments sensés protéger la propriété du mal : sur les linteaux on retrouve toujours les mêmes motifs symboliques, des cordes qui représentent l’arbre de vie, des soleils ou des fleurs en forme de soleil, qui représentent l’élévation spirituelle, des feuilles de chêne qui représentent l’honnêteté et la justice et des motifs en losange (comme des écailles de poisson ) symboles d’éternité, des dents de loup (zigzag), des lunettes.

     

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

     

    Avant le XVIIIè, la maison paysanne ne comportait qu’une seule pièce. Après, il y avait un vestibule et une chambre pour les hôtes (elle était décorée et on y exposait le trousseau de la mariée), la chambre des habitants et une salle commune. La véranda faisait la transition entre l’extérieur et l’intimité. L’hospitalité était importante : un puits et une armoire à provisions étaient à disposition des passants. Les gens de la maison s’installaient sous l’auvent pour pouvoir discuter avec les passants. Dans le jardin, un calvaire servait aux gens qui ne pouvaient pas se rendre aux offices. Les murs étaient recouverts de torchis (et de bouse de vache pour que le torchis ne s’effrite pas). Le toit était en chaume. On n’a utilisé les bardeaux pour les pauvres qu’après 1850.

     

    À la fin de la construction, les gens mettent des croix avec des croissants de lune sur les toits, en signe de protection. (rappel des attaques des Tatars)

     

    Une bourse d’argent était accrochée dans le linteau de la porte d’entrée à l’intérieur

     

    La porte d’entrée est basse et il faut enjamber une marche, bon système de défense.

    la maison est entourée d'une clôture en osier tressé

    Budesti, maisons et costumes

    toits et bardeaux

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    un puits

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

    Budesti, maisons et costumes

     

     

     


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  • Après la visite de Cluj, nous reprenons le bus (270 km) jusqu'à la frontière ukrainienne (Sapanta) à travers le Maramures.

    Mircea, intarissable, nous décrit les villages que nous traversons mais que nous n'avons pas le temps de visiter. Les photos, prises à la va-vite à travers les vitres du bus, sont floues.

    Gherla : La ville s’est développée grâce aux Arméniens venus s’y installer à la fin du XVII siècle. La cathédrale arménienne de la Sainte-Trinité contient un tableau attribué à Rubens. Dans les années 1950, on y « rééduquait » très durement les prisonniers politiques.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Nous nous arrêtons à Dej pour …. déjeuner, bien sûr. La ville est connue pour son ghetto où furent enfermés, de 1940 à 44, près de 8000 juifs. Ils y survécurent dans des conditions exécrables puis déportés à Auschwitz. Peu en revinrent.

     Le clocher de l’église a servi de modèle aux églises du Maramureș .

     

    Le restaurant Hanul lu' Cobâla est bondé car c’est le dimanche de Pentecôte. Je crois me rappeler que le repas était bon (soupe avec poisson,viande et chou, gâteau) mais le service extrêmement lent. Les serveuses et quelques convives étaient en costume traditionnel. Micaela accepte d’être prise en photo avec sa copine (ou cousine, ou sœur). Elles portent des jupes fleuries, plissées et courtes. Les motifs sont différents selon les villages mais les mêmes à l’intérieur d'un même village. Les jeunes filles portent des opinciles, dont l’origine remonte à l’époque des Daces. Ce sont des chaussures formées d’un morceau de cuir rectangulaire et maintenues en dessous du genou par des lacets sur des chaussettes de laine.

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Nous nous dirigeons vers le Maramureș, un judet de Transylvanie, tout au nord de la Roumanie. 

     

    Nous passons à Dobrocina où a eu lieu, en 1437, une révolte des paysans valaques (roumains) contre l’église catholique qui les accablait de taxes et contre les nobles et les bourgeois. (voir les armoiries cassées du portail de l’église Saint-Michel à Cluj). Les nobles hongrois, les bourgeois saxons et les Zeklers (Sicules) s’allièrent (Union des Trois Nations) et réduisirent le « salaud » paysan roumain en esclavage. La vengeance des nobles a été terrible.

     

    Nous passons à Târgu Lăpuș (Lăpuș est le nom de la rivière). Il y a deux églises côte à côte, orthodoxe et uniate (le rite est le même). Les toits sont en tôle.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     

    cigognes à Cornesti

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     Nous passons à Copalnic-Mănăștur, puis à Făurești. La messe est terminée, les gens rentrent chez eux. Ils sont en costumes traditionnels, ici les femmes portent des tabliers brodés sur les robes blanches, certaines portent les opinciles, d’autres des stilettos. Les vieilles femmes portent souvent du noir. Certains hommes ont des pantalons-jupes larges et blancs.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    D’autres portent des slims, certains des gilets noirs brodés. Tous portent de jolies chemises brodées, bordées de dentelles et serrées dans de larges ceintures. Les habitants du village sont réunis dans un jardin où des tables et un autel sont dressés. Le prêtre bénit les gens et la maison et quand nous passons, nous aussi, avons droit à un petit coup de goupillon.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     Nous nous arrêtons pour photographier un couple et les trois enfants en costumes traditionnels. Le mari est prêtre, les prêtres orthodoxes peuvent se marier.

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     À Cavnic, sur le bord de la route, un pilier a été érigé en 1736 en l'honneur de la victoire sur les hordes tatares qui avançaient vers Baia Mare en 1717. L'inscription indique : «  Anno 1717 usque hic fuerunt tartaris » ( en 1717 les Tartares sont venus ici ). Ce fut le dernier passage des Tatars. Maintenant le village, ancienne station minière, est une petite station de ski..

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     La région est riche en forêts, 8000 ours y vivent.  On y cultive aussi des myrtilles, bonnes pour la vue. On en fait sans doute des confitures mais aussi de l’eau-de-vie, l’afinată  !

    Mircea nous promet depuis longtemps une belle photo de meules de foin. Hélas, là où il pensait y avoir un champ de meules, il n'y en a plus qu'une...

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     En passant dans un village (peut-être était-ce Giulești, je ne sais pas) nous avons vu un arbre à casseroles dans un jardin. Je n’ai pas eu le temps de temps de le photographier. Mais les jours suivants, j’ai pu en photographier et je vous expliquerai cette coutume amusante.

     

     

    un calvaire à Berbesti :

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     La route est longue et Mircea nous raconte les légendes et superstitions dont certaines sont encore vivaces.

     

    La légende roumaine du maître bâtisseur Manole, est très connue parmi les Roumains. Selon cette légende, au XIII è siècle, à l’époque du prince régnant valaque Negru Voda (Rodolphe Bessaraba, le Prince Noir), le maître bâtisseur Manole, le personnage principal de la légende, devait construire le monastère de Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie actuelle. Mais l’endroit où le monastère devait être érigé semblait maudit, car Manole voyait son ouvrage se ruiner pendant la nuit. 

     Selon un très ancien rite magique, la construction demandait un sacrifice humain, un enfant, un passant ou même la femme aimée. Et le hasard a choisi Ana, l’épouse du maître bâtisseur, elle fut emmurée. Celle légende rappelle celle de la forteresse de Shkoder en Albanie.
    Une autre légende raconte que le prince – jaloux – aurait voulu empêcher Manole de construire ailleurs une église pareille. Il fit enlever les échafaudages, afin que le maître et ses apprentis ne puissent plus descendre du toit. Ces derniers se seraient attaché des ailes en bois, mais, elles ne furent pas plus efficaces que celles, en cire, d’Icare et les hommes tombèrent. Là où Manole serait tombé une source d’eau est apparue et la fontaine, qui existe toujours, porte son nom …

    Lucian Blaga (nous avons vu sa statue à Cluj) en a fait une pièce de théâtre.

     

    Certaines superstitions existent toujours : les morts-vivants (moroi) et les morts-vivantes (moroaică)

     Il paraît que dans la région de Amărăştii de Sus, on se sert encore du pieu pour percer les morts quand on soupçonne qu’ils sont des strigoi et pour les empêcher de sortir des tombes. L’ail est aussi très efficace.

     En 2003, à Celaru (40 km à l’ouest de Bucarest), les membres d’une famille hantée par un mort l’ont déterré et ont brûlé le cœur. Ils ont ensuite mangé les cendres.

     Les morts sont encore enterrés avec les lunettes, les mouchoirs, des pièces d’argent. On n’offre jamais un mouchoir, signe de séparation.

    Les chevaux portent parfois des houppets rouges chevaux contre le mauvais œil

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     


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  • Mercredi 4 juin

     Nous allons parcourir 270 km, de Cluj-Napoca à Sighetu Marmatei, à ras de la frontière ukrainienne. Température : 21 ° et pas de pluie. Nous nous dirigeons vers le Maramures, au nord de la Roumanie.

     

    Mircea nous conseille de désactiver les données mobiles quand nous approcherons de la frontière car le réseau ukrainien peut l’emporter sur le réseau roumain.

     

    Nous commençons la journée par une balade de deux heures et demie dans Cluj-Napoca, capitale historique de Transylvanie, centre économique, scientifique et culturel.

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

    1 monument à la gloire du soldat roumain

     

    2 louve romaine

     

    3 monument aux mémorandistes

     

    4 église gréco-catholique de la Transfiguration

     

    5 monument de prêtre

     

    6 cathédrale orthodoxe de la Transfiguration

     

    7 statues de Eminescu et Lucien Blaga

     

    8 statue d’Avram Iancu

     

    D’abord cité Dace, puis incluse dans le royaume de Hongrie , colonisée par les Saxons, dévastée par les Tatars, elle devient ville libre et construit des remparts. C’est un grand centre économique et culturel sous le règne de Mathias Corvin, roi de Hongrie et natif de la ville.

     En bus, nous passons devant la cathédrale Sfântul Iosip, haute de 100 m, une énorme église uniate (gréco-catholique) au chantier interminable puis devant le théâtre-opéra roumain et devant la cathédrale métropolite de la Dormition que nous verrons plus en détail tout à l’heure. Derrière la cathédrale, le monument à la gloire du soldat roumain qui se trouve à l'endroit où se situait autrefois le "monument des tankistes soviétiques".

     la cathédrale et le monument :

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Le bus nous dépose sur la place de l’Union.

     

    Place Unirii (de l’Union) :

     

    au fond, église franciscaine (façade jaune), à gauche : le musée de la pharmacie

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

     le palais Bánffy abrite maintenant le musée des Beaux-Arts. Il a été construit entre 1774 et 1785 pour le comte György III Bánffy , gouverneur de Transylvanie dont Cluj était la capitale.

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Du balcon, Sissi et François-Joseph et plus tard Nicolae Ceaușescu ont salué la foule.

    l'écusson :

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Sur la corniche, des urnes alternent avec des statues de dieux grecs/romains et héros grecs : à gauche de l’emblème des Bánffy : Persée, Apollon, Arès/Mars, Athena/Minerve, Artémis/Diane, Hercule.

    Persée :

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Apollon :

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Athéna :

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Diane :

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Hercule :

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Église Saint-Michel : elle a été construite aux XIV è et XV è, à l’emplacement d’un cimetière. On pardonnait les péchés à ceux qui contribuaient financièrement à l’édification de l’église. Une seule tour a été construite au XVI è siècle mais elle fut détruite par un incendie, reconstruite et de nouveau détruite, cette fois par un séisme. Elle fut reconstruite au XIX è siècle en style néogothique.

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

    Selon la légende, le portail ouest est tordu, on dit que le maître d’œuvre boitait.

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Un ange porte les armoiries du Saint Empire. On voit que les armoiries ont été coupées lors d’une mutinerie paysanne en 1437.

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

    L’église a débord appartenu à la communauté luthérienne, puis calviniste, puis unitarienne et enfin catholique en 1716 (la Contre-réforme a été soutenue par les Habsbourg, nouveaux maîtres de la Transylvanie).

     

    Fresques du XV è

    Cluj-Napoca, Roumanie

    figures toutes au même niveau (règle de l'isocéphalie)

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     C’est dans cette église que fut baptisé Mathias Corvin dont nous allons découvrir la statue sur la place de l’autre côté de l’église.

     

    Statue de Mathias (Matia) Corvin

     Mathias Corvin (ou Mathias I de Hongrie, dit Le Juste) 1443-1490 était très cultivé. Nous en avons déjà entendu parler car sa cousine était l’épouse de Vlad III l’Empaleur.

    Cluj-Napoca, Roumanie

     D’où vient ce nom de Corvin et pourquoi les armoiries de Mathias Corvin représentent-elles un corbeau tenant dans son bec une bague ? La légende, sans doute créée pour légitimer Mathias au titre de roi, raconte que Sigismond roi de Luxembourg et roi de Hongrie avait marié sa maîtresse Élisabeth, enceinte, à un noble, Jean Huniade, voïvode qui luttait contre les Ottomans. Le roi lui donna une bague qui devint la possession du jeune Mathias. Un jour, un corbeau vola la bague et Mathias le poursuivit, le tua et récupéra la bague. Jean Huniade mourut de la peste en 1456. Mathias avait un frère, Ladislas, qui fut capturé et décapité par Ladislas le Posthume lors des guerres de succession de Hongrie. Mathias fut également emprisonné et sa mère réussit à le faire libérer (une autre légende dit que sa mère lui envoyait des messages portés par un corbeau.)

     

    En 1458, Mathias Corvin devint roi de Hongrie.

     

    Pour lutter contre les Ottomans, il crée un corps de cavalerie légère : les hussards. (husz = vingt). Dans le royaume de Hongrie, dès le Moyen Âge, chaque village devait fournir au souverain des cavaliers montés équipés et armés au nombre de un pour vingt hommes valides (source : wikipédia)

     

    Faute de descendance légitime, à sa mort, son empire est partagé entre les Habsbourg et les Ottomans.

     

    Mathias Corvin était très cultivé et très généreux pour les artistes italiens et d’Europe occidentale. Sa bibliothèque était la plus grande collection de livres, après celle du Vatican.

     

    Il meurt en 1490 : empoisonné par sa femme Béatrice ? Mort de saturnisme ?

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Sur la statue, le cheval a les quatre pattes à terre, ce qui signifierait qu’il n’est pas mort au combat. Ici, la légende urbaine des pattes de cheval semble respectée !

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Un château en Roumanie raconte l’histoire de Mathias Corvin (fresques), peut-être celui de Hunedoara, propriété des Huniade.

    Sur la place, un panneau a été installé pour que les enfants puissent dessiner.

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Nous empruntons le Boulevard Eroilor (des Héros) qui rejoint la place Avram Iancu:

     monument aux mémorandistes dont le procès eut en 1894. À la fin du XIXe siècle, en 1892, des personnalités Roumaines de Transylvanie rédigèrent un mémorandum adressé à François-Joseph, empereur d’Autriche pour demander l’égalité de droits pour les Roumains. Ils ont été emprisonnés puis graciés grâce à l’intervention du roi Carol I. Le monument a été érigé en 1994 pour le centenaire du procès.

    Cluj-Napoca, Roumanie

    L'existence d'un peuple ne se discute pas, elle s'affirme. Ioan Ratiu. Cluj, 23 mai 1894

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

    Louve romaine, avec le médaillon de Trajan. Donation de Rome au début du XX è siècle (nous avons vu la même à Târgu Mureș). Cette copie de la Louve Romaine a été installée pour rappeler aux habitants d’origine hongroise, que les Roumains sont aussi descendants des Daces et des Romains.

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

    cathédrale greco-catholique uniate de la Transfiguration

    Cluj-Napoca, Roumanie

     prêtre qui a fini dans les prisons communistes.

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     Église orthodoxe de la Transfiguration

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Place Avram Iancu

     

    théâtre-opéra roumain (il y a aussi un théâtre hongrois) : en haut statues des muses Clio et Euterpe

     devant : statues de Mihai Eminescu, et de Lucien Blaga, poètes. Les statues datent de 1989

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

     cathédrale métropolite de la Dormition ( orthodoxe) : la place a eu plusieurs noms selon les gouvernements, maintenant elle porte le nom du révolutionnaire de 1848, Avram Iancu, (nous en avons déjà parlé). La cathédrale a été construite en 1918 pour montrer la prééminence de la religion orthodoxe sur les autres religions.

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    statue de Nicolae Ivan

    Cluj-Napoca, Roumanie

    une autre statue en face, je ne sais pas si c'est le même religieux

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

    C’est l’heure de la messe. Nous sommes le dimanche de Pentecôte (il n’a pas lieu le même jour que la Pentecôte catholique). Les gens ont revêtu les costumes traditionnels, foulards, chemises brodées, ceintures… Nous entrons mais ne prenons pas de photos. Je fais un vague croquis d’une femme qui porte un foulard noir, une chemise brodée, une jupe noire avec un tissu blanc derrière et des rubans à la ceinture : rouge, blanc, vert, couleurs de la Hongrie. Tout le monde n’est pas dans l’église et les gens se prêtent volontiers à la séance photo.

    C’est au concile de Nicée (325) qu’on a fixé la fête de Pâques. Au XVI è siècle, les Catholiques abandonnent le calendrier julien pour adopter le calendrier grégorien. Les Orthodoxes n’acceptent pas cette modification.

     

    Les églises orthodoxes sont autocéphales (elles sont autonomes).

     

    Depuis 1930, le calendrier julien a été adopté l’église orthodoxe de Roumanie : elle fête Noël le 25 décembre, comme dans le calendrier grégorien mais conserve le calendrier julien pour les Rameaux, Pâques et Pentecôte..

     La coiffe noire s'appelle le

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Cluj-Napoca, Roumanie

    Nous repartons rejoindre le bus en passant devant un bel immeuble, qui abritait autrefois la police secrète roumaine, la Securitate.

     

    Cluj-Napoca, Roumanie

     

     

     


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