• Ça y est ! je viens de retrouver la dernière strophe du poème de Maurice Fombeure "les écoliers". Je ne sais pas pourquoi elle est absente de la plupart des versions, censurée par les manuels scolaires ou par l'auteur lui-même après coup. C'est vrai qu'elle est peu optimiste et peu gentille envers les paysans et les ménagères mais elle existe et je vous livre le poème en son entier.
    Et j'espère que nous aurons quand même eu un certain impact dans la vie de nos élèves, en leur donnant le goût de la lecture ou d'une autre passion, et surtout le goût de la tolérance et de l'esprit de solidarité... Parmi les personnes que je connais, qu'elles aient arrêté leurs études au certif ou à l'ENA, je crois que l'école leur a donné le goût de lire, de voyager et de s'ouvrir vers le monde.
     

    LES ÉCOLIERS

     

    Sur la route couleur de sable,

    En capuchon noir et pointu,

    Le 'moyen', le 'bon', le 'passable'

    Vont à galoches que veux-tu

    Vers leur école intarissable.

     

    Ils ont dans leurs plumiers des gommes
    Et des hannetons du matin,
    Dans leurs poches du pain, des pommes,

    Des billes, ô précieux butin

    Gagné sur d'autres petits hommes.

     

    Ils ont la ruse et la paresse

    Mais l'innocence et la fraîcheur

    Près d'eux les filles ont des tresses

    Et des yeux bleus couleur de fleur,

    Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.

     

    Puis les voilà tous à s'asseoir.

    Dans l'école crépie de lune

    On les enferme jusqu'au soir,

    Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume

    Pour s'envoler. Après, bonsoir ! 

    Ça vous fait des gars de charrue
    Qui fument, boivent le gros vin,
    Puis des ménagères bourrues
    Dosant le beurre et le levain.
    Billevesées, coquecigrues,
    Ils vous auront connues en vain

    Dans leurs enfances disparues !

     

    Maurice Fombeure


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  • L'école

    Dans notre ville, il y a
    Des tours, des maisons par milliers,
    Du béton, des blocs, des quartiers,
    Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
    Tout bas.

    Dans mon quartier, il y a
    Des boulevards, des avenues,
    Des places, des ronds-points, des rues,
    Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
    Tout bas.

    Dans notre rue, il y a
    Des autos, des gens qui s'affolent,
    Un grand magasin, une école.
    Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
    Tout bas.

    Dans cette école, il y a
    Des oiseaux chantant tout le jour
    Dans les marronniers de la cour.
    Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat
    Est là.

    Jacques Charpentreau

     


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  • Encore une poésie sur l'école

    Ecole

    Tu croyais 
    Due ton école
    Ne t'avait rien appris

    Que tu avais
    Bayé aux corneilles
    Au rayonnement du poêle

    Que le monde
    Était au-delà
    De la vitre et de la porte

    Que la parole
    Était toujours d'hier
    Et très peu pour demain

    Et puis tu as grandi
    Et l'école te revient sans fin
    Et l'école ne te quitte plus

    Alors ce n'était pas école perdue
    Mais peut-être à ton insu
    Quelque bon pain au levain
    Que tu consommais dans ton coin
    Sans savoir qu'il te nourrirait demain

    Claude Haller ("Poèmes du petit matin")

    Claude Haller a rencontré les enfants de mon CM2 en 97, tu t'en souviens, Marie-Claire ?

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  • C'est la rentrée ! Marie est retournée à l'école ce matin, toute contente ! dès qu'elle est arrivée, elle s'est précipitée sur le téléphone pour appeler le papa de Ratatouille et a été très étonnée que ses parents soient encore là pour lui dire au revoir. Mais à trois ans et demi, on ne pleure plus le jour de la rentrée.
    Hier en lisant le livre de Bernard Pivot "100 mots à sauver", j'ai vu "billevesées, coquecigrues"
    Cela m'a rappelé un poème de Maurice Fombeure (de 1953 "Pendant que vous dormez" je crois)

    LES ÉCOLIERS

     

    Sur la route couleur de sable,

    En capuchon noir et pointu,

    Le 'moyen', le 'bon', le 'passable'

    Vont à galoches que veux-tu

    Vers leur école intarissable.

     

    Ils ont dans leurs plumiers des gommes
    Et des hannetons du matin,
    Dans leurs poches du pain, des pommes,

    Des billes, ô précieux butin

    Gagné sur d'autres petits hommes.

     

    Ils ont la ruse et la paresse

    Mais l'innocence et la fraîcheur

    Près d'eux les filles ont des tresses

    Et des yeux bleus couleur de fleur,

    Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.

     

    Puis les voilà tous à s'asseoir.

    Dans l'école crépie de lune

    On les enferme jusqu'au soir,

    Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume

    Pour s'envoler. Après, bonsoir !

     

    Maurice Fombeure

     

    Il me semble qu'il manque la dernière strophe où il est écrit "et ça vous fait des gars de charrue et des ménagères ... billevesées, coquecigrues ..."

    Qui connaît cette dernière strophe ? sans doute est-elle considérée comme peu conforme au rôle de l'éducation nationale. Guy ne souvient pas de cette dernière strophe mais il me semble bien qu'elle existe.

    Dernière nouvelle : je viens de retrouver cette dernière srophe, pour la voir, cliquez ICI

    Je ne sais pas si les enfants connaissent cette poésie parce que le capuchon (comme le sarrau des règles d'orthographe) et les galoches leur sont inconnus ! Quant aux hannetons !!! et les tresses ?


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  • Ce livre paru en 1971, édition "Ecole des loisirs", amusera petits et grands. A l'époque, je l'avais acheté pour mes enfants. Je l'ai racheté la semaine dernière pour mes petits enfants. 
    Quelques photos de ce livre.


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