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Par bluesy le 6 Novembre 2017 à 21:38
La place du Réghistan est une place publique sur laquelle jusqu’en 1920 avaient lieu les exécutions dans des conditions plus horribles les unes que les autres (par exemple, on clouait les prisonniers par les oreilles, on les empalait, on les enterrait vivants la tête en bas, on les lapidait, on les précipitait du haut des minarets). Les femmes n’étaient pas gâtées non plus : on les enfermait dans des sacs en compagnie de chats rendus furieux parce qu’on tapait sur le sac… C’était aussi le lieu du marché aux esclaves. La citadelle (ici on l’appelle Ark, à Kokand on l’appelle ourda) se trouve sur cette place.
sur la place, la madrasa Rhamin Khan
La citadelle (Ark) donne sur la place du Réghistan.
Ce fut la résidence des khans jusqu’en 1919. On y trouve une mosquée d’été avec un iwan important, orienté vers le nord pour garder la fraîcheur. Le mihrab est dirigé vers le sud et non vers La Mecque. Cette mosquée est dédiée à Abou Bakr, compagnon de Mahomet.
au centre ; le mihrab, à droite : le minbar
La salle du trône est une grande salle décorée de majoliques et donnant sur un iwan. Celui-ci était percé de trois portes de différentes tailles : le peuple entrait par la petite porte, les riches marchands par la moyenne et les ambassadeurs par la grande. En hiver, les audiences avaient lieu sous des yourtes (on voit encore les plateformes).
Dans la prison, le zindan, des mannequins rappellent ce qui s’y passait.
L’hôtel de la monnaie est transformé en musée : y sont exposés des billets de monnaie en papier de soie,
des portraits : Al-Kwârizmi,
Avicenne (Ibn Sina),
Mirza Ouloug Beg,
Al-Biruni (astrologue, mathématicien, philosophe…).
des tableaux racontant l'histoire de la Perse :
Tamerlan (?)
Tomyris, reine légendaire des Massagètes, dernière reine des Amazones, célèbre pour avoir décapité Cyrus le Grand et avoir trempé sa tête dans une outre pleine de sang.
vue sur le Kalte Minor
Pour admirer le panorama, il faut escalader les marches étroites et abruptes du bastion Ak Cheikh Bobo. La vue sur la ville vaut bien cet effort. Mais il faut redescendre. Heureusement, un gentil monsieur est là pour aider les vieilles dames à descendre.
2 commentaires -
Par bluesy le 5 Novembre 2017 à 21:18
Le musée de Zoroastre (ou Zarathoustra) : ancienne madrasa Matpana Baya
Le Zoroastrisme tient son nom de son fondateur, Zoroastre ou Zarathustra. L’ensemble des textes sacrés se trouve dans un livre, l’Avesta, écrit sur 12 000 peaux de chèvre (ou de vache).
C’est une religion monothéiste, réforme du mazdéisme. Zoroastre était contre le sacrifice des animaux de la religion de Mithra, dieu du soleil. Le dieu du Zoroastrisme s’appelle Ahura Mazda, créateur des 4 éléments et de l’homme qui peut choisir entre le Bien et le Mal. Ses deux fils jumeaux représentent la dualité : le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres, la vie et la mort.
La règle du zoroastrisme, c’est « Avoir de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions ».
Les Zoroastriens sont allés en Iran dans une ville que Nietzsche a visitée (peut-être Yazd ?). À l’arrivée de l’Islam, ils allèrent en Inde, à Bombay et dans le Gujurat (100 000 encore actuellement) où ils prirent le nom de Parsis. Il y aurait 250 000 dans le monde, en Inde, en Iran (principalement à Téhéran, à Yazd).
À la mort, les cadavres étaient exposés en haut de tours appelées tours du silence et étaient dévorés par les vautours percnoptères. Si le vautour commence par s’attaquer à l’œil droit, cela veut dire que le mort ira au Paradis. Quand j’étais ado, je correspondais avec Kushru, un Indien habitant Bombay, fils de commerçants. Il était parsi et m’écrivait qu’à sa mort, son corps serait exposé au sommet de la tour du silence.
En Ouzbékistan, il n’y a plus de Zoroastriens mais les traditions restent (le feu sacré, les mariés tournent trois fois autour de la maison pour chasser les mauvais esprits).
Zoroastre apparaît dans « Zadig » de Voltaire, dans « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche, et c’est le Sarastro de « la flûte enchantée » de Mozart (il représente le Soleil, par opposition à la Reine de la Nuit).
La madrasa Matpana Baya est transformée en musée de Zoroastre. On y voit la maquette de la forteresse Tuprak-Kala, ce qui nous servira le lendemain quand nous visiterons cette citadelle et que nous essaierons d’imaginer où se trouvaient le temple de Zoroastre, la tour du silence, l’hôtel de la monnaie, le palais.
Dans le musée, on voit des portraits de scientifiques : Abu Kyar Khammor (948-1048) et son théorème dit « de Khammori », on le surnommait aussi le second Hippocrate (travaux sur l’anatomie, l’alimentation, l’épilepsie),
Mansur ibn Jady (Xè – 1034),
Al-Kwârizmi à l’Académie de Bagdad.
On voit aussi des statues de Bouddhas,
de Ganesh,
un échantillon des murs avec des roseaux contre les tremblements de terre et l’humidité.
L’ensemble Islam-Khodja du nom d’un grand vizir:
Le minaret mesure 57 m. Un minaret avait trois fonctions : pour l’appel à la prière, il servait de phare pour les caravaniers et montrait la puissance de l’empire.
La madrasa Islam-Khodja (42 cellules) a été transformée en musée d’arts décoratifs.
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Par bluesy le 3 Novembre 2017 à 23:39
Au XIX è siècle, Allakouli Khan (1826-1842), un des khans les plus importants de Khiva, a fait construire à l’est de la ville une madrasa, un marché couvert, un caravansérail, une mosquée et une résidence royale. Le khan était impatient d’avoir son palais mais l’architecte trouvait que le délai imparti – trois ans – était trop court pour construire les 3 cours et les 163 pièces. On dit que le khan fit empaler le pauvre architecte mais il fallut quand même 8 ans au successeur et à 1000 esclaves pour venir à bout de la tâche.
la madrasa, vue du parvis de la madrasa Koutloug Mourad Inak:
Le palais comprend trois cours : la cour du harem, la cour des invités et la cour de justice.
Le harem est composé de 5 salles avec iwan (la plus belle, à gauche, pour le khan et une pour chacune des 4 épouses officielles). Plus loin logeaient les concubines. L’âge limite était de 25 ans. Passé cet âge, les concubines quittaient le harem pour s’occuper des enfants du khan. Le harem fut occupé jusqu’en 1920.
Nous passons maintenant dans la cour des invités. Un couloir secret, auquel seul le khan avait accès, relie le harem aux autres cours. En hiver, les invités logeaient dans des yourtes –plus faciles à chauffer- installées sur des plateformes circulaires.
Le khan rendait la justice dans la troisième cour. Il y avait trois portes : la liberté, la mort, les travaux forcés. Une plateforme servait à installer une yourte en hiver.
le palais :
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Par bluesy le 2 Novembre 2017 à 20:43
La mosquée Juma ou mosquée du vendredi. Elle a été construite en 1788, à l’emplacement d’un temple zoroastrien. L’Islam reprend des éléments du Zoroastrisme et a été, de ce fait, très bien accepté (par exemple, la niche est dirigée vers l’ouest dans les deux religions). Actuellement cette mosquée ne fonctionne plus. Les 213 colonnes datent de différentes époques : deux sont du X è siècle, les autres du XIX è siècle. Elles sont en bois, sur des socles de marbre en haut desquels sont insérés des poils de chameau pour lutter contre les insectes et l’humidité. (on a aussi planté des mûriers contre l’humidité).
Le minaret de 33 m a été construit à la place d’un ancien minaret du XVII è siècle.
les poils de chameau à la base des colonnes :
un des plus anciens piliers :
détails des colonnes :
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Par bluesy le 2 Novembre 2017 à 20:39
Al-Kwârizmi (Muhammat Ibn Musa Al Korazmiy était un mathématicien, géographe, historien, astronome, astrologue, né en 783 à Khiva (région du Khwarezm, d’où son nom) et mort à Bagdad en 850. Son nom latinisé est Algoritmi, d’où le mot « algorithme ». Il est considéré comme le fondateur de l’algèbre.
Sa statue se trouve à Khiva, près de la porte ouest, devant notre hôtel.
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