-
Par bluesy le 16 Novembre 2017 à 23:09
Je me suis servie du livret « Les sables du Kyzyl Koum vous racontent… » de Doniyor Abdurazakov, Jean-Claude Joubert et Qobil Jo’raqulov. Ce n’était pas la meilleure saison pour voir les plantes d’Ouzbékistan qui fleurissent en avril, mai. À cette époque le désert est rouge : les tulipes et les tamaris sont en pleine floraison. Mais c’était une bonne saison pour les fruits.
1 – L’arbuste à soude : son vrai nom est Salsola ritcheri Karel (famille des Salsolacées). Cette plante est appelée « Tcherkez » par les Ouzbeks0 Les racines descendent à près de 12 m de profondeur et les plantes vivent 30 ans. En octobre, les plantes donnent des fruits qui ressemblent à des noix. Les animaux se nourrissent des feuilles, des branches et des fruits. Les feuilles sont utilisées pour fabriquer un colorant jaune pour les tissus. On l’utilise aussi pour fabriquer de la soude (savon et verre) et pour la glaçure appliquée sur les poteries de Richtan.
2 – Le caprier épineux (capparis spinosa) : Les Ouzkeks l’appellent « Kovar » ou « Korul ». Les Oubeks ne consomment pas les câpres et exportent ces boutons floraux.
3 – la férule fétide (Ferula assa foetida) : les Ouzbeks l’appellent « Kovrak ». Ce « mini-Baobab » peut atteindre 1 mètre de haut, et la tige 10 cm de diamètre. Les animaux aiment consommer cette plante (feuilles pour les chevaux et chameaux, fruits pour les moutons). L’expression « être sous la férule de … » signifie être sous l’autorité sévère de quelqu’un, mais la tige de férule est bien légère et cassante pour punir un enfant récalcitrant ou « stimuler » un athlète dans l’Antiquité. C’était peut-être aussi les baguettes utilisées par les philosophes grecs, pour tracer leurs figures sur le sol quand ils enseignaient à l’extérieur, devant la palestre.
4 – le saxaoul, de son vrai nom Haloxydon. Il peut mesurer de 2 m à 9 m. Ses racines peuvent descendre jusqu’à 16 m de profondeur et fixent les sables. Ils protègent les villages contre les tempêtes de sable. Ils peuvent aussi aider à résoudre le problème de l’assèchement de la mer d’Aral. On se sert de ses braises pour les barbecues.
5 – yantoq « il faudra qu’il aille le chercher le chameau s’il veut du yantoq » dit un proverbe ouzbek. De son vrai nom, Alhagi pseudalhagi, cette plante est très appréciée des chameaux, des moutons Karakul et des chèvres. Ses racines servent aussi à fixer les sables.
6 – la rue de Syrie ou Harmal (nom latin : Perganum harmala) est appelée « isriq » en ouzbek. Elle est décrite dans le livre sacré des zoroastriens "avesta ». Des légendes disent qu’elle entre dans la composition de l’élixir de vie éternelle. Elle est utilisée à la porte des maisons ou porter en amulette pour chasser les mauvais esprits et porter chance. La médecine traditionnelle a recours à cette plante pour soigner un grand nombre de maladies. On utilise aussi les graines pour obtenir un colorant rouge ou jaune, selon la préparation.
7 - peut-être un tamaris :
3 commentaires -
Par bluesy le 15 Novembre 2017 à 00:08
Après le déjeuner, nous arrivons en vue de l’autre site : Toprak Kala. La veille, au musée de Zoroastre, Gayrat nous avait montré la maquette du site.
C’est une forteresse en terre, construite au l er siècle avant JC pour défendre le royaume de Khorezm des incursions barbares. C’était la capitale de la région jusqu’en 305 ap JC. À l’époque, il y avait entre 450 et 500 personnes. Cette forteresse a subi les assauts des Huns et des Turcs qui ont saccagé les canaux d’irrigation au VIè siècle et elle fut oubliée à partir du VI è siècle. En 1938, des fouilles ont remis à jour le site, ce qui a été trouvé se trouve encore à Saint Petersbourg, au musée de l’Ermitage (peintures murales de roseaux, tigres, danseurs, griffons, statuettes dont une de Niké, la déesse grecque de la Victoire)…. Nous nous promenons sur les ruines de cette forteresse : le palais royal de 350 m sur 500 m avec ses 3 tours de 25 m chacune. Les salles étaient richement décorées (salle des Rois, salle des Victoires, salle des Gardes Noirs).
Emplacement de fresques sur les murs.
Dans les trous, il y avait des statues de Bouddha.
Près de Toprak Kala : un lac salé : le lac Ayazkol :
au retour, à nouveau, l'Amou Daria :
votre commentaire -
Par bluesy le 13 Novembre 2017 à 21:33
Dimanche 1 octobre
Aujourd’hui, en Ouzbékistan, c’est la fête des professeurs (remise de diplômes, spectacle, dépôt de fleurs au monument de l’Indépendance à Tachkent…). L’Islam dit « : « Respecte ton professeur encore plus que ton père ».
Le trajet en bus sera long ce jour-là car nous partons vers le nord pour visiter les citadelles du désert : Ayaz Kala et Toprak Kala. Nous passons à Ourguentch, la capitale de la province du Kwarezm (statue de Al-Khwarizmi). Nous traversons l’Amou Daria, qui marque la limite entre la province historique du Kwarezm (Khiva, Ourguentch) et la république autonome du Karakalpakistan, la plus grande région d’Ouzbékistan (capitale : Nukous). L’Amou Daria, 2580 km, prend sa source dans le Pamir et se jette par un delta dans la mer d’Aral, de même que le Syr Daria. Le canal du Karakoum (1300 km) utilise 20% des eaux de l’Amou Daria ce qui a contribué à l’assèchement de la mer d’Aral (culture intensive du coton).
Nous longeons des rangées de maisons, bien alignées. Les toits sont en métal (fer blanc) teint en rouge. Sous le régime soviétique, dans les années 80, ils étaient en fibro-ciment. À l’époque des grands-parents de Gayrat, les toits étaient en bitume mais ce revêtement ne durait qu’un an.
Nous arrivons dans le district d’Élikkalla (république de Karakalpakistan) où se situent les forteresses. Le désert du Kyzyl Koum (sable rouge) est très vaste (300 000 km²). Nous visitons d’abord Ayaz Kala, « la forteresse du vent froid ». Le site se compose de trois forteresses : une forteresse située sur le sommet d’une colline (4 è siècle notre ère), une autre plus tardive (6 è ap JC) et une garnison fortifiée (1 er ap JC). Elles ont été abandonnées au X è siècle. Nous grimpons, ce n’est pas trop difficile, il faut prendre son temps. Du haut de la forteresse appelée Kala 1, nous voyons une plus petite, Kala 2, réservée au chef. Ces forteresses, en terre, semblent bien fragiles pour résister au vent, aux différences de températures, aux touristes.
au loin, le camp de yourtes
Nous redescendons et nous nous dirigeons vers le camp de yourtes où nous prendrons notre repas. Ce n’est pas très confortable, il faut manger à ras-de-terre et je dis à Guy : « Si tu veux manger, tu n’as pas le choix ». Le repas est délicieux et il y a plein de choses à manger : des biscuits, des fruits secs, de la viande de mouton et des frites. En dessert, comme d’habitude : pastèque, melon ou quelque chose de ce genre.
1 commentaire -
Par bluesy le 12 Novembre 2017 à 21:19
Quelques photos prises sur le vif, dans les rues de Khiva :
des mascottes pour accompagner un petit garçon qui partait à la circoncision. Cette cérémonie a lieu quand le garçon a 3, 5 ou 7 ans. Le garçon est habillé comme un prince.
un autre jour... l'enfant est accompagné de toute la famille en tenue de fête. A droite, c'est notre guide, Gayrat.
un dromadaire attend les touristes :
j'achète des chaussons faits main, en tricot (un euro) :
les bonnets en astrakan. Les moutons de Karakul donnent la fourrure appelée astrakan. On appelle ces moutons « les fleurs noires de la steppe ». La brebis a 6 fois un agneau qui est tué au bout de 1, 2 ou 3 jours, d’où cette fourrure bouclée bien particulière. La 6 è année, on tue la brebis et l’agneau mort-né donne une autre qualité de peau. La nuit, elle est phosphorescente. Il y a un marché du mouton astrakan à Saint Petersbourg et un à Copenhague. On fait des toques, des coiffes de toutes les formes, des manteaux. Il faut beaucoup d’animaux pour confectionner un manteau (une trentaine). Je n'ai pas acheté de bonnets.
Un artisan fabrique des lutrins en bois. Pliables. Ils sont réalisés en un seul morceau de bois évidé pour former 4 à 6 éléments qui s'emboîtent. Différentes tailles et différents assemblages. Un casse-tête.
Gayrat semble s'y retrouver.
La fabrication du pain. La dame prend une boule de pain, la plaque contre la paroi du four. Quand le pain est cuit, il se décolle. C'est bon.
papotage d'hommes. Long manteau (chapan) et bonnet noir à motifs blancs :
3 commentaires -
Par bluesy le 7 Novembre 2017 à 22:24
Le mausolée Pakhlavan-Makmud :
C’était un poète, philosophe, lutteur et guerrier (1247-1326), devenu le saint patron de Khiva. On dit qu’un jour il s’est laissé battre à la lutte par le fils du khan. En récompense, il a demandé à libérer tous les prisonniers ouzbeks qui pourraient être placés à l’intérieur d’une peau de vache. Il a découpé en fines lanières une peau et il en a fait un grand cercle pour mettre un grand nombre de prisonniers à l’intérieur. Il a été enterré dans son atelier transformé en mausolée. Plus tard, ses disciples ont voulu être enterrés près de lui.
C’est un grand endroit de pèlerinage (y venir trois fois remplace le pèlerinage à La Mecque). Les couples aiment particulièrement cet endroit, ils viennent boire l’eau du puits pour avoir un enfant.
Mausolée Saïd Alaouddine :
Grand imam théologien. C'est une grande place de pèlerinage, ce mausolée est le plus ancien de Khiva (1303). On vient ici et à l’autre mausolée avant la circoncision . La circoncision se fait à 3, 5 ou 7 ans. Il y a deux tombes, la deuxième devait être celle d’Amir Koulal, le céramiste qui a décoré le mausolée mais il mourut à Boukhara.
On se déchausse pour entrer dans les deux mausolées.
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique